Et si tout était un bobard ?
Chaque jour, j’essaie de décrypter mes envies et ce que l’on essaie de me faire faire avant d’agir.
Suis-je manipuler ? Influencer ? Corrompu par tout les messages et informations que je cherche où via des algorithmes qui tentent de me prendre toute mon attention pour me faire consommer toujours plus, pour m’enchaîner tel un esclave à la poursuite d’un rêve qui n’est pas le mien, une vie qui n’est pas celle que je souhaite.
A chaque message, l’intention est claire : Me faire avoir un comportement de consommation.
Pire encore, on essaie de me catégoriser, de me mettre dans une case, me sectariser.
Quand il y a encore peu, il n’y avait que les religions, les « vraies », aujourd’hui tout est religion qui au lieu de nous rassembler nous divisent.
Il suffit de voir que nombre de personnes s’identifient par leurs habitudes.
Pire, si tu n’as pas la même habitude que ton voisin, tu vas te mettre à moins l’aimer, surtout si tu estimes que c’est une bonne habitude que tu n’arrives pas à tenir, comme s’il t’était supérieur.
Cela va te mettre en conflit avec toi même, ce que l’être humain qui ne sait pas gérer ses émotions, va identifier comme le « mal absolu » ! Encore un bobard !
Plutôt que de t’en inspirer, de t’y intéresser, tu vas t’en faire un ennemi dans ta tête en pensant qu’il se sent supérieur parce qu’il pense faire mieux que soi (Cela me rappelle les quatre accords toltèques de Miguel Ruiz)
Alors qu’il « faudrait » commencer par voir ce qui nous rassemble et s’enrichir de nos différences.
A la question classiquement posée en début de podcast, « Peux-tu te présenter ? », la majorité répond par ce qu’elle fait au quotidien.
Comme si faire nous définissait.
C’est que les publicités sont fortes, que les codes de la manipulation de masse sont décryptées et utilisées à tout bout de champ.
« Achetez cette voiture et vous serez un nouvel homme ! »
« Mettez cette crème et vous aurez plus beau que jamais ! »
« Courez avec cette montre et vous irez plus vite ! »
Comme si l’habit nous définissait.
Récemment, j’ai mis une vidéo d’un « athlète » sur mon Patreon dans ma fameuse revue de presse, que je suis pour ces performances et surtout pour voir comment il parvient progresser et performer.
En voyant cette vidéo, on pourrait crier au scandale car le type boit du Fanta, mange du ketchup et du thon en boite, fais des repas impossibles et s’entrainent intensément presque trois fois par jour tous les jours.
Pas une séance n’est facile et c’est simple, son dernier programme de course à pied sur 6 semaines était de réaliser 5 fois par semaine 5 séries de 5 minutes au seuil ce qui lui a permis de gagner 1’30 sur son 5 km !
Ca dépasse toutes les théories scientifiques et le bon sens. Ce n’est pas « Evidence Based » ! Comme si on avait besoin d’études bidons pour nous apprendre à décrypter les signaux de notre corps et connecter à nos intuitions pour savoir ce qui nous convient ou pas (Sur la diète, on peut en reparler pour le coup :D).
Pourtant, il a progressé et cela peut donner des idées, au moins sur le court terme sur l’entrainement ?
Quand on voit cela et que l’on n’a pas de recul sur ce que l’on regarde, qu’on gobe tout, ce que la « société » globalement encourage, on peut se dire que c’est la seule voie possible vu comment il a progressé !
Mais c’est oublié que tout n’est qu’à relativiser, à contextualiser.
Si vous étiez cet athlète avec ces capacités, vous ne vous poseriez pas de questions et appliqueriez en dépit du bon sens et des signaux qu’enverraient votre corps.
Par exemple, si j’essaie de faire ce qu’il fait, je ne tiendrais pas. Je vois ce que je peux tolérer ou pas en terme d’efforts, d’intensités, de travail… J’ai mon propre rythme de croisière.
C’est ainsi que je m’oppose depuis plus d’une décennie à ce fameux « Tout le monde devrait pouvoir faire ca« .
Une phrase sortie de nul part pour mettre en exergue sa fausse humilité.
« Si j’y arrive, vous pouvez le faire ».
Une phrase complètement bidon qui en oublie que les possibilités de chacun sont toutes différentes.
J’ai parfois des gens qui m’écrivent avec comme objectif de devenir comme moi, pour être comme moi ce à quoi je réponds qu’il n’y en a qu’un comme moi et que la place est déjà prise.
Le seul objectif possible pour chacun est de devenir un meilleur soi-même avec de l’entrainement, pas seulement sportivement.
J’adore lire sur des groupes Facebook que si l’on n’est pas capable de faire ci ou ca, c’est qu’on est handicapé, qu’il faut absolument y remédier.
Encore une catégorisation et une bonne manière de faire culpabiliser celui ou celle qui, plutôt que de voir ce qu’il peut faire, va s’acharner à essayer de faire ce qu’il ne peut pas faire.
Grand adepte du livre « Facile » d’Olivier Pourriol, je crois que les choses se font ou ne se font pas.
Si vous avez besoin de passer 4×45 minutes par semaine pour gagner 1 degré de mobilité de cheville qui repartira au moindre arrêt de cette routine, autant dire que vous n’êtes pas fait pour avoir les chevilles vraiment mobiles.
Quand d’autres y passeront 3 minutes en début de séance 2 fois par semaine et gagneront plusieurs degrés qui resteront ancrés pour la vie ou presque !
Et ce n’est pas grave.
Vous avez vos possibilités et votre corps vous aide à les découvrir.
Votre corps vous parle, votre corps vous dit quand vous en faites trop, quand vous faites des choses qui ne sont pas en accord avec lui.
Mais abreuvé d’informations, vous vous en êtes déconnectés.
Vous demandez la permission avant de faire.
Vous demandez à être rassuré.
Vous demandez si ce que vous faites ou pire si ce que vous allez faire va fonctionner.
Vous voulez savoir avant de faire alors que c’est en faisant qu’on sait comme l’a très justement dit Vincent Issartel dans mon épisode des Secrets du Sport.
Comme s’il n’y avait qu’un seul chemin, qu’une seule réponse.
Il y a certes des bases sur lesquels s’appuyer quand on débute, mais comme je le dis à mes élèves en suivi coaching à distance depuis presque deux décennies pour le coup (j’étais le tout premier à coacher à distance en musculation dès 2006), à partir d’un moment, vous devrez faire le chemin seul pour aller plus loin, pour vous découvrir car les bases ne suffiront qu’un temps.
La société tend à nous catégoriser, à nous enfermer dans des rôles, à nous sectariser pour nous opposer, pour nous faire consommer.
Mais la vérité est qu’on agit pour répondre à qui nous sommes.
Derrière chacune de mes actions, je prends toujours le temps de me poser la question : Pourquoi ?
Et si la réponse ne me convient pas, je ne fais pas.
Ne vous laissez pas avoir par ce monde qui vous manipule et vous dit quoi faire.
Vous savez déjà quoi faire.
Le reste n’est que bobard !