Je ne me suis jamais demandé comment me comporter avec autrui ou en société.
Je ne me suis jamais demandé si j’agissais bien, si je devais changer.
Je n’ai, jusqu’à présent, jamais vécu pour avoir l’aval d’autrui, pour être encensé, acclamé, pour plaire à n’importe qui.
Il faut dire que je crois beaucoup à la chance, au destin, au fait que tout soit déjà écrit, le tout renforcé par ma lecture ces dernières années du livre « Facile » d’Oliver Pourriol.
J’ai rapidement compris que mes possessions ne me définissaient pas, qu’elles finiraient par me posséder.
Alors j’ai tenté la voie du minimalisme. J’ai adhéré aux idées partagées par Jean Rivière : « Ma vie dans une valise » (Même si je n’en suis pas là).
Plutôt que d’accumuler, j’ai toujours cherché la liberté, la possibilité de faire si jamais j’en avais envie, si c’était ma nouvelle voie.
J’ai rapidement compris qu’il était facile de s’emprisonner vis à vis des attentes des autres, de ce que l’on croit que les autres attendent de nous.
De supposer, de se faire des histoires de ce qui n’existe pas comme l’explique très bien Miguel Ruiz dans les « quatre accords toltèques ».
Je rigole jaune quand je vois des soldes à longueur d’années, des promotions pour nous faire croire que nous faisons un bon coup, que nous économisons alors que nous dépensons notre temps de vie.
Je suis surpris quand j’entends des discussions de ce que doit être un homme, une femme, la virilité où que sais-je encore.
Je suis encore plus étonné quand je discute avec des personnes qui cherchent leurs places comme si quelqu’un les attendait à un endroit précis.
Comme s’il y avait une bonne façon de se comporter, d’agir, d’être.
En ce sens, le premier livre de Pierre David, « Identité gagnante« , durant le confinement m’a apporté de nouveaux éclaircissements.
On nous fait croire qu’il faut avoir pour faire et pour être.
Alors quand nous nous définissions, nous parlons de notre travail, de nos possessions, d’où nous habitons.
Nous jouons le jeu des apparences de notre profession (et il n’y a pas vraiment le choix pour le coup).
Nous tombons dans le panneau.
La vérité est que nous sommes avant tout ce qui définit ce que nous faisons et ferons et que ce nous aurons.
C’est le raisonnement inverse qui définit notre réelle identité qui est amené à évoluer au fil du temps, même si on ne change pas vraiment.
Pire, nous nous comparons à autrui.
Nous envions notre voisin qui vient d’acheter une nouvelle voiture.
Nous envions notre ami qui vient de se mettre en couple avec une bombe.
Nous envions notre ami qui vient de s’acheter je ne sais quoi.
Parce que l’on nous fait croire que nous sommes dans une compétition contre les autres.
Tout est fait pour nous individualiser, pour ne nous faire penser qu’à nous.
C’est moi contre tous et je connais ce raisonnement, cette façon d’être pour l’avoir eu durant mes jeunes années entrepreneuriales.
C’est une erreur.
Nous sommes tous si semblables et si uniques à la fois.
Bien sur, il y a des codes, une façon de se comporter, d’interagir avec autrui que Dale Carnegie décrit merveilleusement bien dans son livre « Comment se faire des amis ? »
C’est pourquoi, notre singularité, qui nous sommes, ce travail identitaire est si important.
Parce que si nous sommes dans cette comparaison, à envier autrui vis à vis de comment il agit, est, fait… comment vivre cette vie ?
Richard Schmidt, dans son livre sur l’apprentissage moteur, résume très bien cela vis à vis du mouvement sportif : La réflexion empêche l’action.
A se demander si l’on agit bien, si l’on se comporte bien, quand vivons-nous ?
A se demander si l’on est heureux, si on fait ce qu’il faut, quand faisons-nous ce que nous sommes ?
Si je parais si heureux, au point d’agacé certains, c’est parce que je ne me pose pas toutes ces questions.
Cela a toujours été naturel, facile, pour moi d’être qui je suis, de dire, de parler, d’interagir.
Evidemment, j’ai progressé, j’ai évolué, je suis moins bourru, plus « fin » (Mes potes rigoleront !).
Mais à être qui je suis, en essayant de ne pas me comparer, en résistant mes frustrations, en regardant mes émotions, je suis capable d’être moi.
Je n’ai pas besoin de l’aval de qui que ce soit.
Je suis inatteignable car je suis ce que je dois être.
Je suis le plan qui a été écrit pour moi, ce que la vie m’impose, me met sur mon chemin.
Je sais aussi, comme disait Mike Tyson dans sa biographie que : « Personne n’est meilleur que moi et je ne suis meilleur que personne. J’essaie juste de survivre ».
Je n’ai pas le temps de faire la compétition avec mon voisin.
Et à l’inverse, je me réjouis de le voir heureux, être qui il est, en phase avec ses convictions.
Je n’ai pas envie de me battre pour rien, de faire des guerres d’opinions ou pire physiques comme celles auxquelles on assiste ces dernières années et qui sont ridicules.
Je souhaite que chacun réussisse, transparaisse le bonheur parce que je sais que notre « salut » ne passera que par l’émulation collective.
Je souhaite que mes potes soient meilleurs que moi, qu’ils battent leurs records, atteignent leurs objectifs, ce qui compte pour eux.
Je n’ai aucun intérêt à leur échec, au contraire.
La seule compétition que je pourrais avoir, c’est avec moi car il n’y a pas d’égalité qui tienne dans ce monde. C’est seulement une mauvaise histoire que l’on nous raconte.
Je ne souhaite du mal, du mauvais à personne dans ce monde, même s’il y a de sacrés connards.
Tout cela pour dire : Soyez-vous même car autrui est déjà pris.
Ne cherchez pas à faire plus mais mieux.
Ne vous demandez pas si c’est suffisant, vous êtes déjà assez.
Vous êtes comme vous êtes et c’est déjà très bien.
Le reste ne vous appartient pas et si cela vous dérange, vous ferez alors naturellement les efforts pour évoluer.