COMMENT CRÉER SA SECTE ?

En ce moment, je ne sais pas ce qu’il m’arrive mais j’ai une envie irrésistible de lire.

Cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé et je me contentais de lire épisodiquement, me contentant d’un rythme plutôt faible pour moi, à savoir environ 1 à 2 livres par mois.

Puis, manquant de lecture ou plutôt de livres que j’avais vraiment envie de lire (Je n’ai pas fini les 3 derniers que j’avais commencé), je partis à la FNAC près de chez moi après avoir regardé sur Amazon ce qui pourrait m’intéresser, préférant acheter dans la vie réelle que sur le net si cela est possible.

C’est une « technique » que je fais souvent, à savoir regarder sur internet ce qui pourrait m’intéresser et essayer de le trouver dans la vraie vie plutôt que de céder à la facilité de commander en un clic et d’encourager les GAFAM à tout prix.

Parfois, il arrive malheureusement que la boutique, n’ayant pas le produit, m’encourage de vive voix à commander sur le net, allez comprendre…

La semaine dernière, je vous avais parlé du livre de Paul Douard « Je cultive l’anti-ambition » que j’avais dévoré en 2 jours.

On sait rapidement quand on tombe sur une bonne lecture car c’est comme un appel à en lire plus à chaque page, au détriment d’autres activités qui pourraient avoir plus d’importances sur le moment.

J’espère que mon livre « The Leader Project » vous fait cet effet mais à priori, en regard de vos retours, c’est le cas, ouf !

Cette semaine, dans le même laps de temps, j’ai lu le troisième livre de Mark Manson, un célèbre Blogger et surtout auteur du Best-Seller « L’art de s’en foutre » que j’avais lu il y a quelques années au moment de sa sortie et qui s’appelle « Tout est foutu, un livre sur l’espoir« .

Ayant plutôt trop d’espoir que pas assez, ce titre m’a interpellé car même si je dis souvent en rigolant que tout est foutu, je n’en pense pas moins l’inverse.

Plutôt que de me concentrer sur le négatif, je préfère me concentrer sur le positif.

J’ai ainsi plutôt trop d’espoir que pas assez comme je l’expliquais dans cette vidéo :

Connaissant le style de l’auteur, je ne m’attendais surtout pas à y trouver un encouragement à avoir de l’espoir mais bien l’inverse.

Malgré tout, c’est un bon livre que je peux vous recommander.

Il m’a permis de repenser aux fondements de la construction d’une communauté, d’une tribu qui est cœur, pour moi, de l’évolution, oserais-je dire, de la survie de ce monde.

Si vous me suivez depuis quelques années, vous savez que le tribalisme me parle particulièrement.

L’un de mes livres préférés est d’ailleurs « Managez votre tribu » que m’avait recommandé Laurent Meunier alors qu’il était capitaine de l’équipe de France de Hockey sur glace.

C’est en ce sens que beaucoup de mes projets ont vu le jour avec l’objectif principal de faire mieux ensemble.

Le Club SuperPhysique a comme première vocation de fédérer les pratiquants de musculation sans dopage, de les faire se « connaître », de les faire se rencontrer, de les faire échanger pour se tirer vers le haut vis à vis du groupe Facebook et des tournois que nous organisons tout au long de l’année.

Le SuperPhysique Gym, de fédérer autour des mêmes valeurs, des pratiquants naturels qui cherchent un autre type de salle de musculation et qui vivent dans le même « coin » mais aussi d’être un lieu d’accueil à tout ceux qui seraient de passage et qui souhaiteraient s’imprégner du « spirit » SuperPhysique.

L’apothéose étant, pour moi, la Formation SuperPhysique où je « donne » tout ce que j’ai appris en presque 20 ans d’entraînement et 15 ans de Coaching, où je peux être moi-même parce qu’entouré de personnes qui ont les mêmes valeurs et que je peux côtoyer chaque jour, notamment via la partie Forum destinés à échanger.

Aujourd’hui, plus que jamais, si vous souhaitez vivre de votre contenu, de votre apport de valeur, vous devez créer votre communauté.

J’oserais même dire, si vous souhaitez vivre !

Pendant longtemps, j’ai cru à tort, qu’une communauté pouvait être exclusive, dans le sens où des gens ne pouvaient soutenir tout et son contraire.

C’était sans compter sur le manque de réflexion de la majorité qui peuvent faire parti à « moitié » de toutes les communautés possibles sous couvert de fanatisme émotionnelle que je considère comme complètement déraisonné et que je n’encourage surtout pas (Cf ce Leadercast).

Je ne comprenais pas cela à mes débuts et accordaient sans doute trop d’importance à cette histoire que je me racontais et qui était fausse.

Cela me mettait parfois en rogne de voir certains de mes élèves « manger » à tous les râteliers, faire la publicité de tout le monde sans discernement. Je prenais cela comme une trahison, comme un manque de loyauté qui est une de mes valeurs fondamentales comme je l’explique dans le premier chapitre de mon livre.

Dans un monde où prendre une décision est devenue un miracle pour beaucoup, je comprends avec le recul que faire parti d’une seule communauté dans un domaine soit impossible pour beaucoup, même si celles-ci se contredisent, encore faut-il « comprendre » qu’elles se contredisent.

Toutefois, je pense qu’aujourd’hui, la tribu, le sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand que soi est un besoin fondamental de l’être humain comme le démontrait déjà Maslow dans sa fameuse pyramide.

Je pense qu’il est important de faire parti d’un groupe ayant un but plus grand que de vivre sa propre vie égoïstement dans son coin.

Je pense que cela donne un vrai sens à sa vie et occupe de la bonne façon, empêche de se poser sempiternellement les mêmes questions existentielles sans réponse.

Je pense également que si l’on veut vivre de sa passion, créer une communauté est primordiale.

C’était d’ailleurs le sujet de mon interview dans le podcast Marketing Mania.

Si vous désirez vivre de votre passion, de la mission que vous vous êtes donnés, notamment sur le net, vous devez être capable de fédérer autour de vous et de vos valeurs.

Afin de créer une communauté et non pas une secte comme le titre aguicheur que j’avais choisi pour attirer votre attention, il y a plusieurs étapes qui me semblent indispensables à respecter.

1 – Quel problème solutionnez-vous ? 

Toute communauté commence par la résolution d’un problème, la réponse à un besoin.

Par exemple, au lancement de SuperPhysique en 2009, je répondais au besoin de savoir ce qu’il était possible d’atteindre de manière naturelle, c’est à dire sans dopage d’où la Team SuperPhysique.

Avec le suivi coaching que je propose depuis 2006, je réponds à la problématique du trop plein d’information, de la peur de se blesser en apportant mon expertise pour éviter de faire des erreurs, pour progresser sans perdre de temps.

A la base d’une communauté, vous « proposez » de l’espoir.

On espère que c’est la solution à notre problème et cela nous donne envie d’entreprendre nous aussi à réaliser nos objectifs.

C’est une invitation à ne plus souffrir, au bonheur.

2 – Quelles sont vos valeurs ? 

Comme une religion spirituelle, idéologique ou interpersonnelle (fanatisme), une tribu se fédère à partir de valeurs communes, de règles.

Dans ce LeaderCast, nous avions vu mes valeurs et celle de la Tribu SuperPhysique qui sont toujours d’actualité.

Il est important de définir en amont ce qui vous définit, ce qui est important à vos yeux car sinon comment savoir qui vous êtes ?

Si vous ne savez pas qui vous êtes, personne ne pourra le savoir et vous ne fédérerez pas.

Qu’est ce qui est négociable et surtout ce qui ne l’est pas ? Quelles sont les règles ?

Par exemple, la première règle de la Tribu SuperPhysique est « 100% naturel », tu restera.

Elle est complètement non-négociable. C’est son fondement même.

Si quelqu’un se dope, il ne peut pas être des miens.

Vos valeurs vous permettent d’être cohérent et de vous rappeler qui vous êtes quand vous aurez tendance à l’oublier dans vos mauvais jours.

En même temps, elles sont un cadre sécurisant qui rappelle de quoi vous êtes « capables ».

C’est pour moi le plus important, c’est l’histoire que vous vous racontez chaque jour pour faire ce que vous faites et ne pas être un mouton (Pour apprendre quelle histoire vous définit, vous pouvez lire ceci).

Il vous faut choisir votre / vos religions.

3 – Créer un ennemi commun

Rien ne fédère plus que d’avoir un ennemi commun.

Par exemple, mon ennemi est la personne dopée qui se dit naturelle en musculation.

Comme je ne supporte pas l’hypocrisie, le mensonge, la malhonnêteté et que j’aime pas être pris pour un gland, cela me hérisse le poil dès que j’aperçois un menteur qui colporte les mêmes mauvais conseils que j’ai appliqué à mes débuts (Cf mon histoire en musculation) à cause du même type d’individu alors qu’un pratiquant naturel ne doit surtout pas faire la même chose que le pratiquant dopé puisque les produits dopants font tout ou presque (Plus d’informations avec études à l’appui ici).

Ainsi, c’est mon « ennemi », c’est notre « ennemi ».

Je le mets entre guillemets car je pense avoir assez fait pour montrer comment reconnaître un pratiquant dopé permettant ainsi à celui qui est intéressé de dénicher le vrai du faux.

Si vous n’avez pas d’ennemi, vous devez en trouver un, en inventer un.

Sans ennemi, point de tribu, point de communauté.

Dans les sectes, les leader ont tendance à exagérer les « défauts » de leurs ennemis, à les tourner en « ridicules » à croire que plus c’est gros, plus ça passe.

Par exemple, dans le livre que je viens de finir, Mark Manson donne les exemples suivants :

  • Quiconque s’oppose à la guerre apporte son soutien aux terroristes
  • Quiconque critique le capitalisme est communiste
  • Quiconque critique le féminisme est sexiste
  • ….

Vous ne devez donc surtout pas chercher à plaire à tout le monde mais bel et bien à vous affirmer, à affirmer vos différences et vos préférences.

Forcément qu’en désignant un ennemi, les membres de cette autre Tribu ne vont pas rester les mains croisées mais ça fait parti du jeu et les opinions de personnes qui ne vous importent pas ne devraient pas vous toucher mais bien vous passer au dessus.

Par exemple, à mon niveau, je peux dire pour exagérer un peu que tout ceux qui s’entraînent en musculation sans aucune logique sont dopés ce qui me différencie et différencie la Tribu SuperPhysique par l’adoption d’un programme logique (Ce n’est pas la seule distinction).

4 – Créer votre propre monde

Les membres d’une tribu sont reconnaissables entre eux.

Ils portent les mêmes vêtements, utilisent le même langage, font les mêmes blagues.

Le fait de faire les mêmes choses attirent la sympathie des autres membres et accroissent le sentiment d’appartenance.

C’est la création d’une identité propre, d’une marque.

Vous devez avoir un logo et celui-ci doit pouvoir être porté fièrement.

Vous devez utiliser vos propres « mots » même si ceux-ci n’existent pas, quitte à les inventer.

Par exemple, le logo de SuperPhysique est le logo SP, dérivé du logo de Superman.

Celui-ci a été mis sur de nombreux vêtements qui se sont vendus tant que nous faisions des vêtements, notamment en édition limitée (la rareté accroît la valeur perçue du produit).

Les termes de cycles de progression, des différentes morpho-anatomie ou l’utilisation de certaines techniques à l’entraînement sont des facteurs différenciant qui caractérisent les membres de la Tribu.

Si vous parlez comme tout le monde et vous habillez comme tout le monde, votre Tribu ne peux pas évoluer et s’éteindra rapidement.

Vous devez être différenciant.

5 – Faire vivre sa communauté

A partir de là, vous penserez peut être avoir fait le plus dur mais il n’en sera rien.

Beaucoup soutiennent que le plus dur est de commencer, j’y crois personnellement de moins en moins au fil des années (Si vous ne l’avez pas encore lu, lisez ma Formation gratuite)

Le plus difficile est de continuer jour après jour.

C’est pourquoi votre mission doit vraiment être une extension de vous-même et pas juste une mission au hasard.

Ca doit être ce qui vous anime réellement.

Il faut savoir faire vivre sa communauté, lui donner de la matière presque chaque jour, si ce n’est plusieurs fois par jour.

A mon niveau, cela signifie poster presque quotidiennement sur les réseaux sociaux, réaliser au moins une vidéo par semaine et comme j’ai du mal à ne « pas faire », au moins un podcast chaque semaine aussi.

Comment fédère-t-on ? En échangeant régulièrement et régulièrement signifie aujourd’hui quotidiennement au minimum.

Ce n’est pas pour rien que ceux qui ont le plus d’abonnés sur les réseaux sociaux (en dehors des exceptions) sont ceux qui prennent cela comme un travail, qui font des dizaines de Story par jour sur Instagram, qui répondent à chaque commentaire, qui affirment leurs différences sans avoir peur de choquer.

Ils sont H24 sur leurs téléphones.

Je me souviens encore des mauvais conseils des professionnels du marketing sur le web qui conseillaient de ne pas répondre aux commentaires sous ses contenus. C’est la pire chose à faire pour faire durer votre communauté et la faire grossir ce que je peux vous dire d’expérience après avoir appliqué cela.

Vous êtes comme un animateur de club de vacances, toujours en train de proposer des activités. Vous devez être Popeye (Qui a la référence ?), le type qui a toujours le sourire, amène de bonnes ondes, est entraînant.

6 – Vraiment résoudre les problèmes

Contrairement aux sectes qui ne résolvent aucun problème, les membres de votre communauté doivent résoudre les problèmes pour lesquels ils sont là.

Il n’est surtout pas question de les rendre dépendants de vous, de les faire espérer en vain toute leur vie.

C’est d’ailleurs une condition indispensable pour que votre Tribu survivent à travers les années.

Si personne ne résout le problème pour lequel il était là à la base, cela va vous faire de la mauvaise publicité et vous vous éteindrez petit à petit.

De moins en moins de membres voudront faire parti des vôtres et personne ne vous rejoindra dans votre « combat ».

Par exemple, si quelqu’un veut faire parti de la « Tribu » de mes élèves et que je l’aide à progresser, je dois absolument le faire progresser et le faire atteindre ses objectifs.

Vous avez une obligation de résultats.

Ce n’est qu’à cette condition que je peux continuer à faire « grossir » ma Tribu, c’est à dire le nombre de personnes que j’aide à progresser via les suivi-coaching que je propose, que je peux en vivre.

Si mes élèves ne progressent pas, ils crieront au scandale et plutôt deux fois qu’une sur tous les réseaux possibles et inimaginables.

C’est d’ailleurs un bon moyen de reconnaître ceux qui font du bon travail : Ils sont là depuis longtemps.

Il ne s’agit donc pas d’agir comme un Gourou de secte dont le seul but est de tirer le maximum de profit de vous en entretenant le mystère et vous promettant monts et merveilles sans que rien n’arrive.

Il vous faut donner le paradis, pas l’enfer.

7 – L’évolution finale : L’armée de Super Sayan

A ce moment là, certains membres ayant résolu leurs problèmes grâce à vous prendront une autre dimension dans la Tribu et auront à cœur de remplir la mission de celle-ci.

Même s’ils pouvaient en douter au début, les valeurs inculquées sont devenus les leurs et ils vivent et respirent « Tribu ».

Ils sont la Tribu et ce n’est qu’à cette condition que celle-ci peut grossir.

Car seul, vous vous rendrez bien compte de vos limites, ne serait-ce que de temps mais aussi de productivité.

Vous ne pouvez pas aider tout le monde, vous ne pouvez pas être partout à la fois, vous ne pouvez pas écrire 8 articles par jour, faire 27 Story, animer un podcast quotidiennement et aider vraiment ceux qui font appel à vos services.

C’est ce qu’il se passe dans toute entreprise où on recrute des personnes pour déléguer certaines tâches, l’erreur étant de recruter non pas comme pour une Tribu à partir de valeurs communes et d’objectifs communs mais juste pour faire appliquer sans bien comprendre comment fonctionne l’entreprise, quelles sont ces valeurs, sans implication.

Toutefois, certaines personnes quitteront la Tribu après avoir atteint leurs objectifs, changeront de Tribu ou d’objectif dans la vie ce qui est également normal.

Cela m’est arrivé plusieurs fois que des personnes très investies disparaissent du jour au lendemain parce qu’elles avaient évolués différemment et que ce que je faisais, nous faisions ne leurs correspondaient plus.

C’est simplement la vie et un monde où je vois qu’il est plus en plus difficile pour beaucoup de persévérer dans un domaine.

Votre mission ne peut parler à tous car c’est avant tout la vôtre.

Mais si vous souhaitez que celle-ci prenne une autre dimension, alors voici le chemin.

Tous pour un et un pour tous, telle est la première règle.

Alors, êtes-vous prêt à changer le monde ?

Rudy

PS : Si cet article vous a plu, il faut que vous lisiez ceci, vraiment.

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