BLANC OU NOIR ?

Il y a quelques jours, alors que nous tournions des vidéos pour la Formation SuperPhysique, j’exposais à Arnaud un objectif que je m’étais fixé pour mon site RudyCoia.com.

Cela faisait un moment que je n’avais pas écrit d’articles, de nouveaux articles et j’étais peu inspiré et surtout occupé à d’autres projets, notamment sur LeaderCast.

Il faut dire que cela fait 15 ans que j’écris des articles, presque autant que je fais des vidéos et que je coach également. Je peux dire, sans arrogance, que j’ai fait le tour.

Alors qu’au début d’année, je m’étais fixé d’écrire un article par mois sur ce site mais un vrai article référence sur le sujet abordé, cela faisait trois mois que je n’avais rien écrit

Je manquais d’inspiration ou plutôt de temps consacré à avoir l’inspiration en musculation. J’avais l’impression d’avoir déjà tout écrit ou presque, en gardant une bonne partie pour ma Formation et je tournais un peu en rond.

J’écumais les différents forums à la recherche de sujet ou de questions auxquelles je n’aurais pas déjà répondu via un article mais en vain.

Puis, ayant fini de tout préparer pour la sortie de mon livre « The Leader Project » (la commande est passée), j’ai eu du temps de concentration disponible, d’attention pour réfléchir à autre chose.

Je me suis connecté sur mon site RudyCoia.com et j’ai été voir mes plus anciens « articles ». J’utilise les guillemets car ils me faisaient (font encore) bien honte : A peine 10 lignes pour certains avec des photos dégueulasses (oui, oui) et des sujets plus que survolés.

Cela me rappelle ma première ligne de conduite qui était d’aller directement droit au but, sans forcément expliquer, dans la même verve que mes premiers « livres » que j’avais sorti numériquement, des « Guides pratiques ».

A l’époque où je les avais écrit, début des années 2010, je pensais que lorsque l’on lisait un article qui nous aidait sur un site, on fouillait le site en question de fond en comble (Ce que je fais encore aujourd’hui). Alors, je n’avais pas besoin d’écrire longuement, de tout détailler à chaque fois puisque celui qui le désirait arriverait à refaire le puzzle en entier en lisant tout le site.

Puis les années passant, notamment en 2017 et 2018, j’ai changé de « vision ». Je me suis aperçu qu’aujourd’hui, on n’avait plus le temps de faire cela, du moins que la moyenne ne prenait pas ce temps (qu’elle n’était pas vraiment intéressée aussi).

Que lorsque l’on lisait un article, on voulait que celui-ci réponde à tout, contrairement à une vidéo que l’on regarde plus pour le côté « divertissement », qu’on s’en foutrait presque des informations qu’elle contient.

(J’en ai d’ailleurs encore eu l’exemple pas plus tard que ce matin suite à un commentaire d’un article sur le cardio et ses effets en musculation où un lecteur m’a demandé pourquoi je n’avais pas abordé lé cardio pour la perte de poids ce qui n’était pas le sujet de l’article et qui a été abordé de manière plutôt complète dans un autre article qui date de 2017).

Alors, pour se positionner en tant qu’expert, un article doit être le plus exhaustif possible.

Pendant un an, j’ai écrit, écrit et écrit. J’en avais d’ailleurs fait un article spécial fin 2018.

120 articles qui, sur le coup, j’estimais référence. Avec le recul, je vois que je peux faire mieux et surtout des articles bien référencés et d’autres aux oubliettes, une histoire de ciblage (J’y reviendrais peut être une autre fois).

Alors dans les abysses de mon site, j’ai fait du ménage. J’ai mis en « privé » tous les articles de quelques lignes inutiles et je me suis lancé un défi : 50 articles de musculation d’ici la fin de l’année.

Ayant « pris » cette décision le 1 ou 2 novembre, cela signifie 9 semaines où il faudra écrire entre 5 et 6 articles.

Comme je souhaite que ceux-ci soient des références, je ne parle pas d’écrire 500 mots mais environ 1500 à 2000 mots minimum par article soit, si je maîtrise complètement le sujet, environ 2 heures, soit si je dois faire des recherches, facilement une heure de plus, à caser dans mes journées déjà bien remplis.

Au 11 novembre où j’écris cet article, (je ne connais pas les jours fériés et d’ailleurs je suis contre), j’ai écrit 12 articles dont un qui m’a nécessité de faire des recherches sur la chronobiologie pour expliquer les différents cycles biologiques que suit le corps pour déterminer les meilleures heures pour chaque activité.

Alors devant cet objectif, Arnaud n’a pu que me qualifier d’excessif.

C’est vrai que je ne m’étais jamais posé la question, que je n’y avais jamais réfléchi mais y pensant, oui, je peux le dire, je suis excessif.

Je vis dans l’excès et je ne sais pas faire un peu.

Je ne sais pas me contenter et me dire que c’est bien, que ça suffit.

Si je fais, c’est pour tout faire. Je me fixe des objectifs qui peuvent paraître insensés que j’atteins parfois et d’autres fois pas.

Mais si je décide de faire quelque chose, j’y vais, je fonce quitte à négliger d’autres aspects de ma vie qui m’importent moins.

Je sais que tout part d’une décision et c’est pour cela que peu de choses m’impressionne.

La dernière fois, je ne sais plus dans quel podcast, mais un athlète était interrogé au sujet de ses performances qu’il avait tendance à considérer comme « normales ». Il expliquait que réussir ne devrait pas être si « impressionnant » que ça car tout était une question d’entraînement.

Si on s’entraîne vraiment, on progresse et on fini par faire des performances.

Si on veut réussir, il s’agit de le décider et d’agir pour. Où se trouve alors la difficulté ?

C’est ainsi que je raisonne à chaque fois.

Je ne sais pas être gris, me contenter du moyen et ça depuis tout petit.

Quand je faisais de l’athlétisme, j’étais celui qui s’entraînait le plus. Quand 90% abandonnaient la séance parce qu’ils estimaient trop dure, je la finissais coûte que coûte. Quand il neigeait et que personne ne venait à l’entraînement, j’étais seul avec l’entraîneur.

Je n’ai jamais eu peur de faire des efforts, de la quantité d’efforts à faire.

Je ne me suis jamais dit, un peu ça suffit.

A chaque fois, c’est la même chose quelque soit mes projets : Je mets le paquet ou je ne fais rien.

Et j’ai cette tendance dans la vie, dans tout ce que je fais. Il n’y a pas de gris. C’est blanc ou noir.

Si j’ai fait de la musculation, au départ, c’était pour être champion du monde, Monsieur Olympia ! Ce n’était pas pour beurrer les tartines. Je n’envisageais pas le « un peu ».

Si je n’ai fait pas certaines activités qui me faisaient envie à un moment, notamment des sports d’équipes, c’est aussi parce que je n’aurais pas supporté que tout le monde ne soit pas autant investi. Ca m’aurait rendu fou alors je me suis évité ces complications.

Soit on est avec moi, soit on est contre moi même si avec les années, j’arrive à prendre du recul sur cela.

J’ai longtemps fonctionné sur ce mode binaire dans tout sans me remettre en question, à catégoriser, à prioriser tout ce que je fais.

Par exemple, pour écrire 5 à 6 articles par semaine, cela signifie que si un jour, je n’écris pas, un autre jour, notamment le week end car j’ai plus de disponibilités, il faudra que j’en écrive 2.

Pour certains, j’imagine que cela parait « fou ».

Mais j’aime cette folie. C’est toujours quelque chose qui m’a attirée.

Quand je travaillais comme un forcené lorsque mon travail de coaching à distance a explosé en 2010-2011, j’y allais à fond, de 7h à 23h tous les jours, 7 jours sur 7 au détriment des autres pans de ma vie.

Est-ce que je le regrette ? Pas un instant.

Parce que c’est moi, c’est tout ou rien.

Si je commence, c’est pour mettre le paquet. Faire un peu, je n’y arrive pas.

C’est comme les questions que je lis parfois sur les Forums de musculation de personnes qui ne veulent progresser qu’un peu, qui veulent un peu de ci, un peu de ça.

Quand on veut un peu, on n’aura rien, absolument rien.

Qui ne se donne pas les moyens de ses ambitions, qui n’a pas d’ambition commence à peine qu’il a déjà abandonné.

De toutes les autobiographies et biographies que j’ai lu et que j’ai condensé dans le « LeaderBook« , j’aimerais rajouter que ce trait de caractère est commun à tous ceux qui réussissent.

Il n’y a pas de réussite sans excès, sans folie.

Vous connaissez peut être cette citation : « Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent ».

Elle n’est pas d’Apple, ni de Steve Jobs. Elle est d’Henry Dunant, le fondateur de la Croix Rouge qui fut également le premier prix Nobel de la paix.

On nous explique régulièrement qu’il ne faut pas faire d’excès, qu’il ne faut pas de bruit, ni de vague.

Qu’il faut être équilibré, qu’il ne faut pas s’énerver, qu’il ne faut pas faire preuve de folie.

Mais tout ça, ce sont des conneries, des grosses conneries, du moins si vous souhaitez entreprendre.

Combien de fois j’entends des personnes ayant des projets plein la tête écouter les bien-pensants qui leurs disent de ne pas trop se fatiguer, de ne pas trop en faire ?

Si, par exemple, aujourd’hui, vous faites un travail qui ne vous plaît pas et qui vous prendre 35 heures sans compter les heures pour vous y rendre, comment croyez-vous que vous allez changer de vie ? Que vous allez vivre vos rêves ?

En étant raisonnable et ne vous fatiguant pas ? En ne travaillant pas sur vos rêves le soir jusqu’à pas d’heures en fonction de votre inspiration ?

Quand j’ai des idées à 2 heures ou 3 heures du matin, je ne me dis certainement pas : « Recouche toi, tu y repenseras demain à ton réveil ».

Je note tout de suite mon idée et qu’importe ces quelques minutes de sommeil perdu.

J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on est devenu trop prudent, beaucoup trop prudent.

Il ne faut pas se fatiguer, il faut être équilibré, ne pas avoir de défauts et par la même pas vraiment de qualité.

Il faut être la copie de son voisin, surtout ne pas prendre la parole et s’affirmer, surtout pas.

Si vous vous taisez, c’est encore mieux. Si vous ne vous exprimez pas mais consommez, achetez tout ce que l’on vous conseille, alors vous êtes un très gentil mouton.

C’est l’exacerbération (j’invente peut être un mot) de vos qualités et de vos défauts qui vous définit. Ce n’est pas de tout « masquer » parce que l’on vous dit de ne pas faire de bruit, d’essayer de plaire à tout le monde ce qui revient d’ailleurs à ne plaire à personne.

Est-ça la vie dont vous rêviez enfant ?

Vous savez comment la société définit les fous ?

« Le monde appelle fous ceux qui ne sont pas atteint de la folie commune« .

C’est de Madame Roland, une des figures de la révolution française.

Pour moi, la folie, c’est de faire comme tout le monde et de s’attendre à vivre ses rêves, la vie de ses rêves.

J’en parlais encore avec mon élève Guillaume tout à l’heure en lui rappelant que l’on n’a qu’une vie à propos de ses projets musicaux.

Si l’on n’y fait pas ce qui nous anime, à quoi sert-il de vivre ?

On se met des barrières, on rentre et on reste dans le moule parce qu’on nous a dit de ne pas en sortir, que le gris est la bonne couleur, la couleur.

Je crois encore une fois que tout passe par l’affirmation de soi.

Est-ce que je vais réussir mon « défi » des 50 articles ? Peut être, peut être pas, là n’est pas la question ou le but en soi finalement.

J’avais d’ailleurs oublié que j’avais d’autres projets en parallèles quand j’ai pensé à faire à me fixer cela.

Mais en tout cas, cela m’a donné des idées d’articles que j’écris avec plaisir pour remplir ma mission.

Des idées que je n’avais pas ou du temps que je n’avais pas envie de prendre pour en trouver.

C’est là que l’on voit aussi qu’en se fixant de tout petit objectif qui ne nécessite aucun défi pour soi, on ne fait rien.

Par contre, si l’on se fixe un objectif complètement fou et tout de même envisageable, réalisable pour soi par rapport à ce que l’on a déjà fait, alors on est motivé et on réfléchit à comment y arriver.

Après avoir écrit plusieurs milliers d’articles, il est évident que 50 de plus ne me font pas peur et me semblent réaliste.

Durant ce laps de temps ? C’est une autre question et je suis sur que l’on aura l’occasion d’en reparler du moment du bilan de l’année (Déjà presque un an de passé !).

Je ne sais pas si être excessif s’apprend, je ne sais pas si c’est inné, héréditaire mais je n’ai pas l’impression.

Je crois que chacun peut s’affirmer et arrêter de suivre la voie de tout le monde.

Que chacun peut choisir entre noir et blanc et arrêter de choisir le gris par défaut.

J’ai toujours eu du mal à aimer le gris et j’ai d’ailleurs toujours préféré les couleurs flashy (Je me suis ravisé avec l’âge mais peut être que ça va changer avec cet article, j’ai été trop raisonnable !)

Ce que je sais, c’est qu’il faut arrêter d’être dans le mesure, d’être juste comme il faut.

Ça, ça sonne faux. Je le sais sans être pourtant musicien.

Je conclurais avec une citation du célèbre auteur Charles Bukowski :

« Seuls les fous et les solitaires peuvent se permettre d’être eux-mêmes. Les solitaires n’ont personne à qui plaire et les fous s’en foutent complètement de plaire ou pas. »

Peut être que le secret est là.

Vivre d’abord pour soi, après pour les autres.

Alors que décidez-vous : Blanc ou Noir ?

Osez être qui vous voulez, quand vous voulez et surtout ne pas être raisonnable.

On ne réussit rien à être raisonnable sauf à être ce que l’on attend de nous.

Mais vous, qu’attendez-vous de vous et de la vie ?

Rudy

Ps : Vous méritez de regarder ça.

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