COMMENT NE PLUS ÊTRE FATIGUE ?

Je ne sais pas si je dois être consterné, révolté ou simplement spectateur de cette situation.

Je ne sais pas si je dois prendre le taureau par les cornes et essayer de changer les choses.

Pourtant, je ne peux m’en empêcher, c’est plus fort que moi. Je ne comprends pas ou plutôt je comprends ô combien cette société du toujours plus de confort nous pousse à être de moins en moins dans l’inconfort, comme si celui-ci était à fuir autant que possible, comme s’il était dangereux, voir fatal.

Grâce à LeaderCast, de nombreuses personnes m’écrivent ou me consultent afin de me parler des problèmes qu’elles rencontrent. Parfois, cela débouche sur un coaching (prochainement disponible) parce que la personne est déjà avancée dans ces projets, qu’elle a déjà commencé, qu’elle a fait les 90% que personne ne peut faire à sa place.

Mais parfois, je ne peux pas apporter mon aide direct.

Parfois, je me heurte au « Je n’ai pas le temps » dont nous avons déjà parlé et qui est plutôt une question de priorité et qui dénote d’un manque d’envie certains.

Mais le plus souvent, je me heurte à « Je suis fatigué, trop fatigué ».

Alors je pense à mes amis qui ont des enfants et qui me disent tous la même chose : « Je ne pensais pas pouvoir être plus fatigué » qui régulièrement me répètent cette phrase et qui le sont de plus en plus.

Si ce n’est pas une question de temps, alors c’est une question de fatigue. Mais qu’est ce que la fatigue exactement ?

Je me pose des questions : Est-elle dangereuse ? Devons-nous la fuir autant que possible ? Sommes-nous vraiment fatigué ?

Actuellement en train de lire un livre sur l’endurance, je me rends compte que la phrase « Tout est dans la tête » n’a jamais été aussi vraie.

Alors que l’on cherche des explications à la fatigue, il semblerait que tout vienne du cerveau.

Quand nous disons que nos muscles sont fatigués, par exemple, en vérité, ils ne le sont pas car ils disposent de ressources exceptionnelles.

Quand nous disons que nous ne pouvons plus continuer parce que nous sommes à bout de souffle, nous avons encore tellement d’oxygène en nous que nous pourrions continuer des heures.

Quand nous pensons que nous manquons d’énergie parce que nos réserves seraient vides, celles-ci seraient capables de nous faire faire un marathon allègrement.

Tout ce que nous pensions être de la fatigue, dans 99% des cas, n’en est pas.

Alors, je suis effaré de lire et d’entendre parler de fatigue par des personnes ayant des ambitions, de réelles ambitions et me dire qu’elles sont fatiguées de leur travail, de leurs journées, pire, parfois de ne rien faire comme si la fatigue appelait la fatigue.

En musculation, j’ai tendance à penser, presque avec certitude, que la réussite entraîne la réussite alors je me demande si la fatigue appelait la fatigue ?

Si le fait de se dire fatigué rendait fatigué, amorphe, sans énergie ? Et s’il s’agissait d’un engrenage, pourrait-on passer sa vie fatigué ?

De mes lectures, j’apprends que la fatigue peut être entretenue.

Je connais des gens que je ne citerais pas qui me disent, lorsque je leur demande si ça va, qu’elles sont fatiguées et qui lorsqu’elles ne travaillent pas, à ne rien faire de la journée sont également fatiguées.

Alors comment être en forme dans ces conditions ?

Je crois, d’une part, qu’il faut arrêter de se dire fatigué. Comme on peut influencer sa positivité en se souriant dans un miroir, on peut influencer sa forme en se disant en forme.

Aujourd’hui, au moment où j’écris cet article, je suis à moitié dans le noir. Il y a du brouillard dehors, il fait gris, très gris. Nous sommes pratiquement au jour le plus court de l’année, le soleil se lève, quand il veut bien se lever, très tardivement et se couche très tôt.

Autrement dit, il fait noir toute la journée. Nous savons tous que la lumière, l’ensoleillement nous met de bonne humeur, nous « éveille ». Il n’y a qu’à voir l’été où tout le monde semble plus en forme sauf s’il fait « trop » chaud ce qui est une nouvelle raison de se plaindre.

Quand je me suis levé ce matin, je me sentais « fatigué ». Peut être parce que je me suis réveillé au mauvais moment à cause de mon réveil. Je pourrais chercher toutes les justifications possibles et inimaginables et y croire.

Je pourrais me raconter une belle histoire disant qu’aujourd’hui, j’ai mal dormi, que je me suis levé fatigué, que rien d’extérieur ne me pousse pas à me réveiller, à m’éveiller et à reporter cet article à demain.

Je pourrais alors m’allonger dans mon canapé et passer la journée à regarder une saison entière d’une série dont certains se vantent comme s’il y avait une quelconque glorification à cela. J’y vois, pour ma part, une médiocrité sans nom.

Je pourrais ne rien faire, rester dans un état léthargique et me coucher ce soir fatigué.

On adore se raconter des histoires et y croire plus que tout (Ce sujet est abordé en détail dans The Leader Project)

Mais la vérité, c’est que je ne suis pas vraiment fatigué.

La vérité est que si je me dis que je suis fatigué alors je le suis, que si je ne me sors pas moi-même de cette fausse fatigué, alors je peux ne jamais me réveiller.

Il y a plusieurs types de fatigues à distinguer bien évidemment et toutes ont un impact sur les autres.

La première des fatigues, nous pourrions la penser « physique ».  Par exemple, vous faites du sport et vous arrêtez parce que vous êtes fatigués, parce que vous n’en pouvez plus.

Dans la réalité, vous pouvez encore continuer mais c’est votre cerveau, de manière conscience et inconsciente (théorie du gouverneur central), qui vous fait arrêter alors que vous avez encore de nombreuses ressources que ce soit musculaire, énergétique ou encore nerveuse.

La deuxième des fatigues, c’est la fatigue morale, psychologique. Pour l’imager, vous pouvez facilement comprendre que lorsque j’écris un long article, je ne suis pas capable, du moins c’est ma croyance, d’en écrire un deuxième dans la foulée.

J’ai besoin de décompresser, de bouger, de récupérer car, même si j’enchaîne avec une activité physique, je serais moins en forme que sans cette activité psychologique.

Néanmoins, progressivement et vous le savez certainement, à force de faire nous repoussons nos prétendues limites.

Par exemple, en musculation, nous arrivons à faire des répétitions que nous aurions penser impossible à nos débuts après quelques mois, quelques années d’entraînement. Pourtant, à nos débuts, nous pensions forcer, être à bout, ne pas pouvoir faire plus.

Je le vois bien également sur les séances que l’on fait avec mon pote Bernard sur l’ergomètre pour le Kayak. Nous en sommes à faire des séances impossibles que je n’ai jamais vu personne faire.

C’est comme la douleur ou la sensation de froid qui sont des sensations que l’on apprend à accepter petit à petit à force d’y être exposé.

J’en avais fait l’expérience que je vous avais retransmis dans cette vidéo :

On apprend à mieux tolérer la douleur, à ne plus s’en servir que comme Feedback de l’effort. Il faut d’ailleurs distinguer la douleur et de la sensation d’effort qui ne sont pas forcément corrélées.

Par exemple, quand je fais du Kayak, je ne ressens pas de douleurs mais je ressens que l’effort est difficile.

Mais à force de faire des séances de plus en plus dures, les précédentes séances deviennent « faciles », moins difficiles.

Je me souviens ainsi d’une interview de Frédéric Danielou dans un ancien magasine français (Le monde du muscle) à propos de sa pratique du powerlifting, une discipline apparentée à l’haltérophilie et qui expliquait qu’il enregistrait mentalement chaque performance qu’il avait faite et que cela lui permettait de s’appuyer dessus par la suite pour faire mieux.

A force de faire quoi que ce soit, cela devient donc normal, à condition d’essayer de faire mieux car si on se contente de faire toujours la même chose, alors il n’y a pas cet effet de « normalité » qui se met en place.

Bien sur, nous n’avons pas tous les mêmes capacités à endurer mais je suis convaincu qu’avec de la progressivité, chacun peut aller bien plus loin qu’il ne le pense. Je le vois avec mes élèves régulièrement qui finissent par atteindre des niveaux qu’ils ne soupçonnaient pas possible, qui apprennent à accepter la douleur, à endurer et qui ne sont limités, par la suite, que par leurs choix de vies, tout comme moi.

Alors comment se sentir en forme, pas fatigué ou du moins pas autant, pour faire et agir ?

Car il n’est normal d’être fatigué toute la journée, même si on a mal dormi, qu’on a sauté un repas ou quoi que ce soit d’autres. Nous avons, en nous, presque une énergie infinie à condition d’y aller petit à petit.

Des études ont démontré que si vous sautiez le petit déjeuner, alors cela influait négativement un effort réalisé à 17 heures, quand bien même vous avez rattrapé les kcaloriques manquantes au cours du repas du midi.

La raison ? L’histoire que vous vous racontez : « Si j’ai sauté le petit déjeuner, je suis moins en forme » quand dans les faits, sur une journée ou deux, cela ne change absolument rien.

Personnellement, voici ce que je fais, surtout en ce temps froid et gris, pour faire :

Premièrement, dès que je me lève, j’allume mon ordinateur afin de répondre à mes élèves, de faire leurs programmes. Je me mets une obligation pour commencer la journée.

Il est évident que si on ne travaille actuellement pas et que l’on ne se met pas une raison de se lever avec une obligation d’activité à faire, on ne risque pas de se lever tôt et encore moins d’avoir une journée heureuse (Le bonheur est l’action, pas dans la passivité).

Deuxièmement, pour me rythmer, je ne prends pas mon petit déjeuner avant d’avoir fini de m’occuper de mes élèves ce qui m’oblige à ne pas me lever tardivement sinon, adorant ce repas, je ne suis pas prêt de manger.

Si je traîne, je le « paie ».

Troisièmement, en mangeant, j’écoute un Podcast, souvent une interview d’un entrepreneur, quelque chose qui va me tirer vers le haut. Etant seul chez moi pour travailler, je me crée un entourage et un environnement pour m’élever.

J’en profite pour apprendre certaines choses, prendre des notes si j’en ressens le besoin.. Parfois, cela peut être une vidéo mais c’est rare. Je préfère écouter que regarder.

Quatrièmement, pendant que je prépare mon café, je jongle. Bien que les mouvements circulaires des yeux soient pas mal mis en avant de nos jours pour la « connexion » de nos deux hémisphères, j’associe plutôt cela à « être actif ».

Ce n’est pas grand chose comme activité mais cela me suffit à me faire faire quelque chose de conscient, à bouger pendant 4-5 minutes. C’est peu mais cela me met dans la bonne dynamique.

Je suis alors prêt à m’installer avec mon café, qui souvent, n’en a que l’apparence, de l’eau chaude pourrait faire également l’affaire, derrière mon ordinateur pour écrire peu importe le temps qu’il fait, la lumière qu’il y a ou toutes les excuses que je pourrais me trouver.

Enfin, cinquièmement, je mets mon casque, de la musique qui m’aide à être productif et c’est parti pour écrire. Je suis concentré, dans les bonnes conditions pour être créatif et inspiré.

Pour me sortir de la fatigue que je pourrais embrasser, je mets donc en place des rituels, des habitudes qui m’amènent à un certain Mindset.

Sans, il est évident que je n’y arriverais pas.

Pour chaque activité qui compte pour moi, j’ai des rituels de la sorte, des petites habitudes. Quand ca compte, il faut que ca fasse tilt !

Alors peut être que le problème de départ, c’est de savoir pourquoi vous vous levez le matin, qu’est ce qui vous anime au plus profond, de quoi avez-vous envie dans cette vie ?

Je crois que l’on accorde trop d’importance à sa propre vie, à avoir peur de ce qui pourrait bien nous arriver si nous décidions de faire (on y reviendra dans un prochain Leadercast).

Ces rituels que j’ai mis en place pour moi, vous pouvez les mettre en place après votre travail, en fin de journée, n’importe quand. Vous pouvez et devez trouver la bonne façon de vous mettre en condition pour avancer sur vos projets.

Sinon, vous pouvez accepter la fatigue. Vous pouvez passer votre vie au lit ou dans votre canapé à regarder des séries niaises.

Vous pouvez regarder, avec intérêt, la vie d’autres personnes au lieu de vivre la vôtre.

Vous pouvez être de plus en plus fatigué à en faire de moins en moins.

Je crois que chaque jour est une opportunité de se rapprocher de la vie que vous désirez.

Comme je ne sais plus qui disait : L’excellence, c’est les cinq prochaines minutes ou rien du tout.

Peut être que le mot excellence vous fait peur mais comme vous l’avez (re) compris aujourd’hui, tout est relatif.

Ce qui me semble difficile aujourd’hui n’est pas ce qui vous semble difficile.

Mais je peux vous assurer d’une chose : Vous n’êtes pas vraiment fatigué et surtout, vous avez plus de ressources en vous que vous ne le croyez.

Des personnes battent des records que certains experts pensaient impossibles pour l’être humain et nous font reconsidérer les notions de limites.

Ne prenez donc pas aux pieds de la lettre tout ce que l’on vous dit vous concernant, pour votre confort.

Osez l’inconfort, osez mettre en place des habitudes et vous battre pour les tenir jusqu’à tant qu’elles soient ancrées en vous après plusieurs dizaines de jours.

Parce que la fatigue, c’est dépassé.

C’est un faux concept fait pour être repoussé, pour être exploré car on peut toujours être plus fatigué.

J’oserais conclure en disant que l’action appelle l’action.

Alors, comme d’habitude, ne soyez pas dans l’attente, faites, même si vous croyez être fatigué.

Vous ne l’êtes pas et je me surprends parfois à retrouver de l’énergie alors que je croyais être rincé de ma journée en étant actif.

Le secret est peut être, pour le coup, de ne pas se laisser abattre.

Si ce n’est pas l’heure d’être fatigué, décidez de ne pas l’être.

Qui sait donc ce que vous accomplirez ainsi ?

Rudy

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