Et si la recherche du plaisir était un piège ?
N’ayant pas eu le temps d’enregistrer un épisode audio de LeaderCast cette semaine puisque j’avais à cœur de finir mon article « Le Guide Ultime de la Force » mais aussi parce que je suis en plein CQP IF à la Villa SuperPhysique, cela ne m’a pas empêché de continuer à me documenter, à chercher des réponses à mes questions et de réfléchir.
En ce sens, je me posais la question de cette recherche du plaisir à tout prix.
Lorsque vous dites à quelqu’un qui est en méforme physique mais qui n’en ressent pas encore les effets, le corps humain étant très résilient, qu’il ne devrait pas manger ci ou ca, il vous rétorque à tout les coups : « Faut bien se faire plaisir« .
Lorsque vous dites à quelqu’un que le soir, au vu du temps que l’on a en ce moment, que ce serait sympa d’aller se promener mais que la personne préfère regarder la vie des autres sur son téléphone ou regarder un film / série dont le scénario est du vu, revu et archi revu, elle peut vous rétorquer : « Faut bien se faire plaisir » !
Pire, elle peut dire qu’elle est fatiguée comme si c’était une maladie incurable, très grave et qu’il ne fallait surtout pas se fatiguer plus.
Mieux, qu’il faut éviter se fatiguer.
Mais cette recherche du plaisir à tout prix, comme récompense ultime d’efforts, que je pourrais mettre entre gros guillemets, n’est-elle pas une invention de cette société ultra consommatrice pour nous forcer, nous obliger inconsciemment à dépenser notre argent, à adopter des comportements néfastes, à nous faire oublier le bon sens ?
Autrement dit, ne faisons-nous pas complètement fausse route à rechercher le plaisir ?
Car, comme je l’avais écrit, il y a quelques années sur ce même site, il y a une grosse différence entre le plaisir et le bonheur.
Le plaisir, c’est rapide, solitaire, égoïste. C’est seul dans son coin, c’est éphémère, comme une drogue. C’est l’effet « dopamine » pour caricaturer.
C’est le sucre qui appelle le sucre, le sexe qui appelle le sexe, le nouveau vêtement qui appelle le nouveau vêtement pour aller avec, c’est la nouvelle voiture pas mieux que l’ancienne mais dont la publicité nous dit qu’elle fera de nous une meilleure personne… (Alors que ca ne changera rien et que tout le monde s’en fout).
A se droguer au plaisir sans arrêt, on en devient dépendant.
Alors que le bonheur, comme résumé dans l’excellent livre « The Good Life« , c’est du long terme, c’est à plusieurs, c’est du partage, c’est ensemble, ca se construit.
Ca ne tombe pas du ciel, ca demande des efforts et c’est parce que ca en demande que cela nous épanouie.
Par exemple, pour ma part, c’est écrire des articles pour partager les réponses à mes questions, c’est faire des podcasts, c’est faire des vidéos, c’est organiser un CQP IF pour former les meilleurs coach possibles, faire des compétitions à plusieurs…
Tout ce qui est facile et qui ne demande pas d’effort ne rend pas heureux mais contribue à nous faire dépendre de plus en plus du plaisir.
A tel point que l’on peut se retrouver en fin de journée à s’être fait plaisir de toute part sans avoir rien fait de constructif, d’utile, à se demander si on a passé une bonne journée…
Or, l’être humain ne peut s’accomplir et trouver du sens dans ce qu’il fait que s’il est utile, qu’il trouve de l’utilité dans qu’il fait, qu’il contribue à plus grand que lui.
C’est, en partie, ce que je défends dans mon dernier livre « The Life ».
Le plaisir, c’est une drogue, une invention de ceux qui nous manipulent, pour nous rendre de plus en plus bête, pour banaliser la médiocrité.
Les problèmes d’attentions que l’on dénombre de plus en plus viennent de là parce qu’il faut se faire plaisir, il faut avoir sa dose.
Parce que ne pas se faire plaisir, ce ne serait pas vivre.
Mais croyez-vous que dans des pays « inconfortables », on pense à se faire plaisir ?
Cela me rappelle une interview de Franck Nicolas que j’avais écouté alors qu’il était journaliste et qui avait été envoyé à Kaboul où plus de 80% de l’eau n’était pas potable.
C’était l’époque de la « découverte » du Burnout et Franck s’était permis de demander à un habitant s’il n’était pas déprimé, au bout du rouleau, ce à quoi il avait répondu qu’il n’avait pas le temps de déprimer, de faire un Burnout.
De nombreuses « nouvelles » maladies existent parce que nous vend le mythe du confort, du toujours plus de confort, du toujours plus de plaisir.
Peut être suis-je très différent de vous mais j’ai rapidement compris, durant mes jeunes années, que les petits plaisirs ne m’apportaient rien, que pire, ils pouvaient me désociabiliser.
Alors vous me direz qu’aujourd’hui, le plaisir peut faire partie du bonheur en nous sociabilisant puisque tout le monde se fait plaisir.
Et je vous comprends.
Mais cela ne m’ôtera pas l’idée que cette recherche du plaisir à tout prix contribue progressivement à nous faire perdre en capacités de réflexions, à faire l’économie de la réflexion.
A l’instar de l’IA qui nous rend de moins en moins capable de réfléchir par nous-même, qui nous atrophie le cerveau parce qu’il n’y a plus d’efforts de recherche, de lecture, de construction de pensée à faire, cette recherche du plaisir nous rend con !
Le cerveau, c’est comme un muscle.
Si l’on ne s’en sert pas, on en perd.
Si l’on s’en sert, on en gagne (C’est ce que j’explique dans ma Formation Gratuite sur LeaderCast pour apprendre à vivre de sa passion).
Il y a quelques années, on m’avait conseillé de regarder le film « Idiocraty » et bien que la réalisation soit médiocre, il n’empêche qu’il était très prédictif de ce à quoi j’assiste depuis des années.
Alors bien sur, à se passer de l’IA, vous ne serez peut être pas le plus performant dans votre travail mais est-ce que ca compte ?
Est-ce que cela vous rendra vraiment heureux d’être le plus performant ?
Ou à l’inverse, de trouver des réponses par vous mêmes, d’essayer, de faire, d’échouer, de recommencer ?
Est-ce vraiment une course au toujours plus, à vous contre les autres comme le mythe du plaisir tend à le mettre en exergue ?
A se passer de la plupart des plaisirs, vous serez peut être un paria mais, et je prêche pour ma paroisse même si je n’ai rien à vous vendre, je suis convaincu que vous serez bien plus heureux et que vous vivrez de meilleures journées et une meilleure vie.