LE CERVEAU, C’EST UN MUSCLE !

Le cerveau est un « muscle » qui s’entraine et se développe.

Vous n’y croyez pas et pourtant, c’est ce à quoi j’assiste tous les jours.

Je ne sais pas si cela fait encore sens aujourd’hui d’écrire des articles, autre que pour son plaisir personnel, faire le point sur ses idées et muscler son cerveau tant le nombre de personnes qui lisent diminuent.

C’est le comble d’internet.

Alors qu’il devait nous aider à évoluer, à nous développer, son déploiement nous a démontré tous l’inverse à tel point, qu’à l’heure où j’écris cet article, un chiffre officiel est tombé : Il y a 18 fois moins de clics sur un article qu’il y a 6 mois à partir d’un moteur de recherche, grâce ou à cause des outils conversationnels IA.

L’IA n’est pas responsable de tous les maux mais il n’empêche, qu’à l’instar de tous les algorithmes précédemment créés afin d’exploiter notre psychologie comme l’explique très justement le livre « On vous vole votre attention« , tout est fait pour nous rendre la vie plus confortable et non plus intéressante.

Il y a déjà quelques années, Google mettait en avant un extrait d’article qu’il jugeait pertinent en fonction du nombre de clics sur l’article de ce dernier afin que l’utilisateur n’ait plus à faire l’effort de consulter et de lire l’article.

Désormais, il « suffit » de poser la question à un outil conversationnel pour avoir une réponse.

Mais de quelle réponse parlons-nous ?

Dans son dernier livre « Nexus« , Yuval Noah Harari explique que le problème n’est pas l’information mais la vérité de celle-ci.

Le problème n’est plus de trouver l’information comme cela était le cas lorsque j’ai ouvert mon premier ordinateur en 2001 et qu’en deux jours, j’avais pu lire l’intégralité des articles consacrées à la musculation sur internet mais de savoir faire le tri afin de se faire sa propre opinion.

Comme l’explique aussi très justement Gérald Bronner dans son excellent livre « La démocratie des crédules« , ceux qui « savent » ne sont pas dans une démarche de propagation de tous les instants.

Les chercheurs cherchent, posent des questions et savent très bien la pertinence de la nuance quand ceux qui n’y connaissent pas grand chose font un mic-mac d’argument de différentes domaines sans aucune maîtrise, connu sous le nom d’effet « ‘Fort » dont la définition de monsieur Bronner est :

« Effet Fort : du nom de Charles Fort, auteur américain de textes sur le paranormal. L’ « effet Fort » est un discours
dans lequel chacun des arguments, pris séparément, est très faible, mais l’ensemble paraît convaincant comme un
faisceau d’indices peut l’être : il s’agit d’un « millefeuille argumentatif » (Bronner, p. 90). »

(Un bref résumé des biais cognitifs utilisés dans le livre, par l’auteur lui-même, est disponible sous format PDF)

Cela parait alors plus que convainquant car personne ne peut avoir une réelle expertise dans de nombreuses domaines.

Nous sommes donc arrivés à un monde de croyances où comme le disait dans un article il y a plus de 10 ans, mon ami Patrick Karkabi : « Croyance is the New Religion« .

Comme la majorité des gens se définit par ses croyances plus que sur des faits ou des vérités (C’est d’ailleurs une erreur que je dénonce lors du premier chapitre de mon livre « The Leaderproject » afin de pouvoir vraiment vivre de sa passion sur le moyen et long terme), nous sommes dans un monde où plus que jamais, un véritable super pouvoir est de savoir faire le tri, tri que je partage chaque semaine sur mon Patreon.

Or, pour savoir faire le tri, il faut apprendre à se servir de son cerveau, à ne pas le laisser s’atrophier.

Car moins on s’en sert, moins on arrive à l’utiliser, puisque comme le dit la fameuse loi de l’entropie : On perd tout ce qu’on n’utilise pas (ca vaut pour tout !).

C’est ainsi qu’en cours pour les futur coach, via le CQP IF que j’organise à Annecy, la semaine dernière, Louis, un de mes élèves également en suivi coaching à distance en musculation, m’a demandé comment avoir des idées (C’est un sujet que j’ai traité de fond en comble dans ma Formation Gratuite Leadercast si jamais).

Personnellement, je me demande plutôt comment ne pas avoir trop d’idées.

Je suis toujours surpris quand on me demande comment je fais pour faire tout ce que je fais, pour avoir « autant » de mémoire, pour « produire » autant quand j’ai l’impression de ne rien faire, d’être un gros fainéant.

Et je vais vous dire le secret : Je cherche à remplir mon cerveau.

Chaque jour qui passe, je suis en recherche de réponses.

Chaque jour qui passe, je me pose des questions et j’en pose quand je ne sais pas.

C’est une des raisons pour lesquels je fais le podcast des « Secrets du Sport« .

Que je n’hésite pas à écrire à qui que ce soit quand j’ai une question, que je n’ai pas peur de « déranger ».

C’est comme une formation personnalisée de chaque jour où je pose vraiment, mais vraiment, mes questions afin de mieux comprendre pour mieux appliquer, pour mieux faire.

Vous noterez que j’utilise le mot « mieux » et pas plus.

Car ce n’est pas une question de plus car nos ressources sont limitées, quel qu’elles soient.

C’est comment faire mieux.

Ainsi, contrairement à la plupart des gens, je ne cherche pas à me vider la tête, surtout pas.

Je cherche à me la remplir pour mieux comprendre les sujets qui me parlent, m’intéressent, m’animent.

Il est extrêmement rare que je me pose deux heures devant un film au scénario vu des milliers de fois.

Il est encore plus rare que je regarde une série grotesque dont le suspens est digne d’un bêtisier.

Ce que je cherche, je veux le trouver.

Mais si vous êtes dans ce confort, que vous tombez dans le piège de l’information, que celle-ci est plus importante que sa véracité, que vous ne souhaitez pas vraiment trouver des réponses, alors votre cerveau s’atrophiera.

Si vous vous contentez des réponses des outils conversationnels, qui ne font qu’une synthèse de ce que l’on trouve sur internet, vous saurez de moins en moins réfléchir et vous faire une opinion.

Je vais être dur mais voici ma vérité : Je n’ai rien à dire à la plupart des gens parce que je passe entre 3 et 5 heures par jour à chercher des réponses à mes questions, à écouter, lire, regarder, questionner autrui ce qui m’amène à m’intéresser à des sujets dont la majorité se fout.

J’en parlais avec mon ami Boutch avec qui je réalise mes meilleurs vidéos, notamment celles concernant « Protocole 40 » à qui j’ai conseillé de lire les ouvrages d’Anthony Berthou (reçu dans l’épisode 6 des Secrets du Sport, son meilleur entretien Ever) et qui à la suite s’est demandé si ce n’était pas mieux de ne pas savoir parce que cela remettait en question toute sa manière de s’alimenter, malgré le fait qu’il me côtoie depuis 10 ans et que je lui rabâche ses incohérences !! 😀

Bien sur, j’ai la chance d’avoir pu construire cette vie, que cela soit mon destin en quelque sort, même beaucoup ne veulent pas y croire (Coucou Lena !).

Je rigolais jaune quand j’ai vu le film « Idiocraty » la première fois.

Maintenant, je souris à l’envers car c’est presque le monde dans lequel nous vivons.

Si vous ne faites pas attention, à l’instar des capacités physiques qui ne font que se dégrader d’année en année, vous deviendrez cons comme vos pieds, voir encore plus bêtes (C’est possible).

Vous serez de plus en plus cons et cela sera comme une boule de neige. Pas celle du titre de la biographie de Warren Buffet, mais celle qui influencé par le moindre effort réduira vos capacités à réfléchir profondément, à avoir des idées, des vrais projets.

A faire l’économie de la réflexion parce que vous êtes fatigués, parce que vous avez la tête chargée d’informations inutiles, parce que cela est devenu un effort incommensurable de faire une division (et je ne parle même pas de trouver un résultat juste) et que vous préférez utiliser votre téléphone pour trouver la « bonne » réponse, à fuir l’effort (WTF ?), vous perdrez l’essence même de ce qui nous a permis d’en arriver jusque là dans l’histoire.

Pire encore, vous mangerez n’importe quoi, vous serez incohérent au possible et vous passerez votre temps libre à essayer de vous vider la tête au lieu de la remplir.

Ce monde est un piège où le seul but de beaucoup est de vous prendre pour les meilleures vaches à lait possible !

Alors soyez prudent car aujourd’hui, plus que jamais, tout est fait pour ne pas que vous muscliez votre cerveau.

Pour que celui-ci finissent par devenir le plus inactif possible.

Merci d’avoir lu 🙂

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