Liberté

« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités »

Cette phrase, vous la connaissez tous. Elle provient du premier film « Spiderman », phrase que l’oncle Ben dispense à son neveu Peter Parker.

Pourtant, quand on y réfléchit, qu’est ce que sont les responsabilités qui nous incombent aujourd’hui ?

Quelles sont celles qui vont nous amener à continuer d’exister, en tant qu’individu unique plutôt que disparaître en tant que copie les uns des autres (Cf l’article « Le rôle de votre vie ») ?

Aujourd’hui, il me semble important de comprendre que la liberté de chacun, d’être soi, ne peut être permise que sans une augmentation des responsabilités propres.

Parce que plus nous sommes libres et moins nous en sécurité (Merci Micha pour la réflexion) si nous ne nous appuyons pas sur des compétences, si nous sommes seulement livrés à nous-même sans mode d’emploi de qui nous sommes et de comment est le monde qui nous entoure.

C’est pourquoi, il n’y a pas si longtemps, les compétences qui garantissaient la sécurité étaient de maîtriser un métier de A à Z, de faire les bons gestes, de respecter les règles et la hiérarchie sans rien contester si ce n’était dans sa barbe.

Il fallait se spécialiser le plus possible quitte à n’être bon que dans un domaine.

Il fallait écouter les « ordres », ne prendre aucune initiative, appliquer, être un bon exécutant.

Si nous étions un parfait « robot », nous étions complimentés, valorisés. Nous faisions du bon travail.

Donner des idées ou essayer de sortir de son cadre, de sa spécialité était mal vu.

Il fallait être un bon « toutou ».

Puis le monde a évolué, encore et encore et être un bon exécutant, de nos jours, ne suffit plus.

Pire, avec les prochains changements, cela amène à se poser des questions sur ce que l’on va faire quand les tâches automatisés seront exécutés par des robots qui feront du meilleur travail que nous à ce niveau.

Que nous restera-t-il ? Que devrons-nous faire pour « garantir » notre petite liberté (Puisqu’on n’est jamais vraiment libre, du moins complètement) ?

C’est ainsi que depuis quelques années, un courant de pensée est apparu.

Autrefois utilisé en sport et notamment en préparation physique pour définir les compétences à apprendre, à travailler, le terme de Skills s’est exporté au monde du travail.

On a alors opposé les Hard Skills (que je viens de vous décrire) et les Soft Skills.

Ces derniers sont particulièrement intéressants car il ne s’agit plus d’être un spécialiste d’une compétence particulière, d’un produit mais d’apprendre à savoir être.

Les Soft Skills sont des compétences comportementales, autrement dit l’apprentissage des relations humaines, d’être singulier plutôt que banal.

C’est ce que j’appelle personnellement l’intelligence émotionnelle (Je vous recommande d’ailleurs la lecture du livre du même nom, un chef d’oeuvre !).

Il s’agit de tendre vers la responsabilisation de chacun aussi bien en entreprise que dans sa vie, d’éliminer la hiérarchie, la « dictature » mais d’horizontaliser le « pouvoir ».

La question qui se pose est : « Est ce qu’il est possible d’apprendre à savoir être, à être une meilleure personne humainement parlant ? »

Personne ne doute qu’il soit « facile » et notamment accessible de devenir un spécialiste dans un domaine, de suivre bêtement les autres et les ordres.

Comme disait Einstein : « Pour marcher au pas, il n’y a pas besoin de cerveau. La moelle épinière suffit ».

Personnellement, les ordres m’ont toujours insupportés.

Pire, lorsque l’on me donne un ordre ou que l’on me dit quoi faire, j’ai envie (et je fais souvent) tout l’inverse.

J’aime, au maximum, croire (la nuance est importante) que ce que je fais viens de moi, même si j’ai toujours conscience que la définition de chacun inclut les autres (Cf Albert Jacquard, vous allez commencer à bien la connaître celle là).

Personnellement, je suis convaincu que les Soft Skills s’apprennent.

Pour preuve, j’ai l’impression que mon intelligence émotionnelle s’est développée au fil des années, au fil de mes lectures, des mes échanges, de mes projets. Ceux qui m’ont connu plus jeune pourront certifier que j’étais parfois un sale con (Bon, presque toujours, okay !) quand aujourd’hui, je le suis beaucoup moins et seulement quand je le décide.

La semaine dernière, j’écoutais un Podcast particulièrement intéressant « Les Talks du Wagon » consacré au fondateur d’eFounders, Thibaut Elzière.

Sa société est un incubateur de Start-Up, autrement dit, il aide certaines entreprises à se développer en leurs fournissant des ressources financières mais aussi humaines.

Parce qu’avoir de l’argent, c’est bien mais que si on ne sait pas comment l’utiliser efficacement, il ne sert à rien sur le moyen et long terme dans le but de développer son entreprise.

Ainsi, chaque année, des dizaines et des dizaines d’idées, de projets lui sont soumis.

A la question, comment choisit-il d’investir son temps, son argent, ses ressources humaines dans l’un d’entre eux (Il n’en sélectionne que trois à quatre par an) ?

Sa réponse est exceptionnelle car elle démontre, à mes yeux, que les Soft Skills s’apprennent et qu’en plus, elles sont complémentaires.

Premièrement, il recherche des personnes naïvement optimistes, c’est à dire ultra positive qui, bien que voyant les difficultés, sont tellement motivées à réussir qu’elles continueront à mener à bien leurs projets.

Qu’à l’inverse de la majorité, qui s’arrête avant même d’avoir commencé parce qu’on leur dit qu’ils n’y arriveront pas (Je vous invite à regarder le film « Bienvenue à Gattaca » comme contre-exemple parfait), ces personnes pensent « solution » et non « problème ».

Plutôt que de se dire « j’abandonne, c’est trop dur », il faut penser « C’est parce que c’est dur qu’il faut le faire » ou encore « A chaque problème existe une solution sinon c’est qu’il n’y a pas de problèmes ».

Deuxièmement, la personne doit être authentique, limite évangéliste dans le sens où elle doit être passionnée et vraiment vivre son projet, comme si elle inventait une religion, un nouveau langage, une nouvelle manière d’être, qu’elle convainc sans que cela soit forcé mais parce que c’est elle, qu’elle croit en ce qu’elle fait.

Vous voyez comment je crois dans mon projet du Club SuperPhysique et dans mon projet collaboratif avec LeaderCast (Cf le Patreon) ?

Troisièmement, elle doit faire preuve de rigueur, être structurée, organisée, faire preuve de discipline. Bien que ringardisé par tout un pan de la société, c’est une compétente obligatoire pour qui veut réussir. Sans discipline, sans organisation, on n’avance pas, on ne commence jamais. Il faut savoir faire un plan, quitte à le modifier en cours de route au gré des aléas.

Croire que tous les chemins mènent à Rome est la meilleure façon de ne jamais arriver nul part.

On ne part pas en « guerre » sans plan.

Quatrièmement, celle-ci doit être plus intéressée parce qu’elle souhaite apporter d’un point de vue humain, par comment cela peut changer positivement le monde que par ce que cela pourrait rapporter financièrement. Elle doit avoir une affinité avec son projet, son idée, son produit au delà de l’impact financier.

Parce qu’on ne réussit un projet financièrement que si cela n’est pas l’objectif numéro un.

La réussite financière découle de son envie, forte, de changer le « monde » à son niveau.

Ce n’est qu’à ces quatre conditions réunies que le CEO d’eFounders accepte l’incubation.

Pourquoi je souhaitais vous partager cela ? Parce que cela me parle plus que jamais aujourd’hui dans tous les projets que j’ai, que j’ai en place et que je vais mettre en place à l’avenir.

Parce que j’ai l’impression que si j’ai appris à être ainsi, à être positif, à voir les possibilités plutôt que les problèmes, à pouvoir « vendre » sans le vouloir prioritairement ma vision, à être organisé alors que je ne l’étais pas du tout (Cf ce LeaderCast) et à être plus intéressé par la réussite de mon projet avant sa réussite financière (sinon je ne ferais pas ce site pour commencer) alors que je n’avais pas du tout ces quatre Soft Skills au départ, vous pouvez aussi les apprendre.

Et si vous en êtes ici à me lire encore, c’est que vous en êtes persuadé aussi.

Pour faire le parallèle, j’ai fini cette semaine, le livre « Croître ou Mourir » du fondateur de l’agence « 1mn30 » qui dans un des chapitre explique comment il recrute ses collaborateurs afin d’horizontaliser le fonctionnement de son entreprise et d’être plus efficace.

Oserais-je dire que son recrutement se fait sur la base Soft Skills ?

Il recherche des personnes qui font preuve de respect envers eux-même, envers les autres, envers le travail accompli, dans tous les domaines de leurs vies mais qui sont aussi fiables et rigoureux, à qui on peut faire confiance, qui agissent comme des professionnels.

Il est plus qu’important que ses collaborateurs soient passionnés par ce qu’ils font, qu’ils aient une énergie communicative, qu’ils transmettent des bonnes ondes (Personnellement, j’ai du mal à rester à côté d’une personne qui m’envoient de mauvaises ondes)..

Enfin, ceux-ci doivent avoir le sens des responsabilités, assumer leurs décisions et prendre des initiatives, ne pas se contenter d’être de simples exécutants qui seront, encore une fois, à terme remplacer par des robots.

Il cherche donc des personnes irremplaçables.

Car c’est de bien de cela dont on parle finalement, de personnes capables d’être humaines, sans masque et d’oser agir, d’oser se tromper, d’assumer et d’être suffisamment positive pour recommencer d’une autre façon.

Parce qu’il n’y a pas de mal à se tromper, à faire des erreurs. L’erreur serait de rester dessus, de ruminer et de ne jamais recommencer à innover, à prendre le taureau par les cornes.

De personnes libres.

A plus bas niveau, l’entrepreneur d’aujourd’hui n’est plus asservi par la règle des quatre P (Produit, Prix, Promotion, Placement) mais doit être un Soft Skiller.

Parce qu’on ne gagne pas sa vie en étant un robot, en étant froid, en suivant un plan conçu par un autre.

Aujourd’hui, il faut comprendre et intégrer, ce qui est à la portée de tous, que l’on ne vend pas un produit mais une émotion. On parle de marketing émotionnel.

Ce que je vous propose, par exemple, en musculation, c’est de ne plus perdre de temps, de ne plus faire d’erreur, de progresser maintenant, de faire parti des gens qui agissent en connaissance de cause, de faire partie d’une minorité consciente.

Le produit vient bien après parce que ces émotions que je vous transmets, vous parle, vous font ressentir.

Et ce que vous achetez, par la suite, c’est cela. Pas un produit dont je pourrais vous vanter autant que peut se faire les mérites sans que cela ne me permette d’en vivre.

Un facteur déclenchant, c’est aussi l’expérience qui est proposée, que l’on vit lorsque le « marketing online » ne suffit pas à convaincre.

Il y a, pour moi, un monde entre le monde virtuel et la vie réelle.

C’est d’ailleurs pour cela que de nombreuses marques présentes initialement sur internet ouvrent des magasins physiques afin de proposer des expériences à vivre afin de vendre à un autre pan de la population, insensible à leurs charmes sur Internet.

Un bon exemple de cela sont les Apple Store et je suis persuadé qu’à l’avenir, les boutiques physiques qui survivront seront celles qui proposeront autre chose qu’uniquement des produits mais bien une expérience autour.

Si une marque, un entrepreneur ne fait pas cela, elle ne dure pas, elle ne pourra pas durer.

Tout aujourd’hui est basé sur le savoir être, sur les Soft Skills.

Si vous n’apprenez pas à être, vous ne serez plus.

Si vous ne savez pas être « personnel », alors vous serez remplacé par du matériel.

Si vous ne savez pas faire tomber les barrières qui vous coupent du monde (Je sais ô combien cela est difficile), que vous ne faites pas preuves d’innocence, alors vous ne réussirez pas demain.

Et je crois, pour aller encore plus loin, qu’après demain, cela ne suffira plus.

On commence à parler de Mad Skills, c’est à dire des personnes avec des compétences folles, c’est à dire faisant preuve d’originalité, qui sont rebelles dans l’âme, qui n’ont pas peur de s’affirmer, qui sont passionnés.

Mais ça, ca ne s’apprend pas.

On est passionné ou on ne l’est pas. On est ou on n’est pas.

Mais pour être, encore faut-il commencer par savoir être, ce qui s’apprend.

Demain sera pour ceux qui n’auront pas peur d’être humain, d’être eux-mêmes et surtout de tout remettre en question.

Pour s’affirmer, toujours dans le but, d’améliorer les choses.

Alors, qu’allez-vous faire maintenant ?

Rudy

Ps : Si cet article vous a plu, regardez ceci.

2 réponses
  1. Jérémy
    Jérémy dit :

    Excellent podcast Rudy,

    Et heureux que aies abordé le thème des soft-skills qui me tient particulièrement à cœur.
    Et je te paraphrase : oui, il est possible de développer ses soft skills !!!! 

    Ensuite, j’ai deux points sur lesquels j’aimerais rebondir :

    Déjà le sujet de l’hyperspécialisation. Le fait que la société d’hier prônait avant tout le mono tâche (avec des courants de pensée tels que taylorisme et fordisme).
    Tu le dis très bien : hier il fallait être un parfait « toutou », il fallait respecter les ordres et ne surtout pas sortir du cadre sous peine d’être marginalisé.

    Depuis la société a changé et elle change de plus en plus. Les compétences humaines et la polyvalence sont de plus en plus prisées et recherchées que ça soit dans la vie professionnelle ou dans la vie personnelle.

    Le souci est que certaines entreprises restent cantonnées dans cet « ancien monde »… et pire… le système scolaire y demeure lui aussi bloqué.

    Les élèves, dès leur plus jeune âge sont formatés. L’école ne favorise pas la créativité, l’initiative et l’apprentissage mais uniquement le par cœur.

    Le système éducatif forme encore aujourd’hui de « parfaits petits soldats » prêt à écouter les ordres et à les exécuter sans réfléchir.

    Des initiatives pour aller l’encontre de ce système ont vu le jour certes (école 42, école Montessori) mais trop peu de personnes en ont connaissances et, comme toujours, seules les « grandes villes » accueillent ce genre d’établissements.

    Ensuite, je reviens sur ta réflexion des boutiques physiques. Sur le fait qu’une boutique physique se doit, aujourd’hui, d’apporter une expérience à ses utilisateurs pour continuer d’exister. Je te conseille vivement de regarder cette vidéo de Bonne gueule qui en parle très bien :et qui va dans le sens de ta réflexion : https://www.youtube.com/watch?v=SqHERSYYpus

    A très vite 🙂

    PS : Cool d’avoir repris mon terme de « soft skiller » pour illustrer tes propos

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  2. laurent jouniaut
    laurent jouniaut dit :

    Salut rudy , un patriot convaincu. Je viens d’écouter ton dernier podcast sur le fait d’être plutôt moteur dans sa vie et non spectateur. La citation être le portrait de ces choix plutôt que de ces circonstances me parle particulièrement, cela doit être dû à la remise en question passée la trentaine ou mon envie de reconversion professionnelle. Tu expliques qu’il faut plutôt mettre en avant sa personnalité plutôt que le produit pour que son business fonctionne sans que l’aspect financier soit prépondérant tout en restant nécessaire.Pour cela, je pense qu’il faut savoir prendre des risques et être précurseur dans ses choix. Malheureusement, nous avons tous une zone de confort ou des facteurs limitants qui ont tendance à nous freiner dans cette envie d’avancer. Ma question est la suivante: quels sont selon toi ces facteurs limitants et comment peut on les dépasser, autrement dit comment réussir à sortir de sa zone de confort? un lecteur et auditeur assidu , continu comme ça.

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