POURQUOI LES FRANCAIS NE GAGNENT PAS ?

Pourquoi les français ne gagnent pas ? Parce qu’on ne peut pas gagner à tous les coups ?

J’aimerais que ce soit si simpliste mais comme chaque année, depuis de nombreuses, c’est l’hécatombe à Roland Garros.

Cette année, c’est pire que jamais et les langues semblent se délier pour nous expliquer le pourquoi du comment.

Autant le dire tout de suite, c’est facile d’expliquer après coup pourquoi ca n’a pas marché et ce qui a manqué, même si je vais m’atteler à la tâche tant la « défaite » semble si prévisible.

Pourtant, le problème n’est pas français. On le voit bien, les français gagnent dans certaines activités ; il n’y a qu’à voir les sports collectifs aux Jeux Olympique.

Il y a une culture de la gagne, il y a un truc en plus ou des trucs en plus.

On le voit aussi dans certains sports individuels comme le cyclisme à l’instar d’un David Gaudu, Julian Alaphilippe ou encore d’un Thibaut Pinot avec sa récente cinquième place au Giro.

Dans certains sports individuels, au cumul des titres et médailles, ils sont même la meilleure nation comme en Force Athlétique, un sport que je connais bien pour avoir été champion de France junior en 2005 quand le niveau n’était pas encore ce qu’il est devenu depuis quelques années.

Deux anciens tennisman français sont sortis du silence pour tenter de nous expliquer les raisons de cet échec cuisant.

Le premier, c’est Henri Leconte :

Qu’est ce qu’il nous dit ?

Que pour gagner, il faut aller voir ce que font les meilleurs. Que font-ils exactement ? Il invite à aller voir Nadal en Espagne pour savoir comment on gagne Roland Garros.

Dans de nombreuses activités, on pense à tort que toutes les réponses doivent toutes venir de soi mais dans un récent livre que j’ai lu, « Ose » d’Alexandre Mars, il résume cela très bien :

« La solution que tu cherches est à l’extérieur de la pièce dans laquelle tu te trouves ».

A croire que toutes les réponses sont en nous, ce qui peut aussi fonctionner, on oublie parfois de faire preuve d’ouverture d’esprit.

C’est d’ailleurs ce qui avait en parti révolutionner le tennis quand Jean Paul Loth, alors DTN, était parti voir comment s’entraînait les meilleurs tennisman du monde qui, eux, au lieu de se concentrer surtout sur l’amélioration de leurs points faibles, passaient plus de temps à améliorer leurs points forts.

Henri Leconte insiste également sur la responsabilisation de l’athlète. Combien de fois, en tant qu’être humain, pour ne pas affronter la réalité, nous rejetons la faute sur autrui ?

Il faut trouver un coupable et c’est rarement soi alors que dans les faits, nous avons notre part de responsabilité.

Je parle souvent de l’importance de l’entourage de l’environnement mais celui-ci doit être choisi (C’est la différence fondamentale, pour moi, entre ceux qui réussissent en tant qu’entrepreneur et ceux qui ne réussissent pas).

Celui ou celle  qui se laisse imposer un entraineur, un préparateur physique, un préparateur mental, un nutritionniste où que sais-je encore, sans le choisir, est dans son tort si cela ne fonctionne pas.

Et puis, il y a le Mindset, l’état d’esprit.

L’une de mes phrases préférées qui m’a inspiré de nombreux Leadercast résume bien la chose : « C’est parce que c’est difficile qu’il faut le faire »

A l’heure de l’opulence, de l’embourgeoisement à tous les niveaux pour beaucoup, de la recherche du confort extrême, la difficulté démotive alors qu’elle devrait démultiplier son envie de faire mieux, qu’elle devrait donner envie de gagner dix fois plus.

Pour moi et pour beaucoup de mes amis, c’est la facilité qui est démotivante, l’absence de défi. Henri Leconte le dit très justement ; ce qui le motivait vraiment, c’était de jouer contre le numéro 1, pas contre le numéro 150.

Le deuxième, c’est Joe Wilfried Tsonga, récent retraité et deuxième français en terme de palmarès derrière Yannick Noah au Tennis :

Pourquoi les français ne gagnent pas selon lui ?

Parce qu’on utilise la même méthode pour tous et toutes. Parce qu’on les met dans le même moule quand ailleurs, il semblerait qu’il n’y ait pas de moules pré-conçus.

Parce qu’on ne doit pas entraîner, comme rajoute Guy Forget, un Gael Monfils comme un Joe Wilfried Tsonga.

A entraîner tout le monde de la même façon, ce que j’appelle la Méthode Chinoise en musculation, peut être quelques-uns sortiront quand de nombreux, qui auraient pu, peut être, être encore meilleurs, n’atteindront jamais leurs « haut niveau ».

A avoir des résultats par la même méthode pour tous, on se convainc que c’est la bonne méthode alors que c’es la preuve par l’exception et qu’on en fait une généralité.

Bien évidemment, et pas qu’en sport, cela fonctionne quand on a un réservoir suffisant d’individus qui font la même chose… il y aura bien quelques survivants et survivantes mais les autres ?

Et puis, il y a le problème de la transmission, de s’appuyer sur ce qu’on fait les précédentes générations, avec succès ou pas d’ailleurs, pour capitaliser dessus quand « tout » n’est que copinage ou dit de manière plus élégante de réseau.

Au lieu de s’entourer des bonnes personnes pour soi, on se laisse imposer autrui plutôt que de choisir.

Au lieu de demander à ceux qui ont fait avant nous, comment ils ont fait, parfois, par un ego mal maîtrisé, on pense pouvoir faire mieux seul, sans leurs partages d’expérience.

Au lieu de vouloir réinventer la roue, peut-être faudrait-il seulement continuer à l’embellir, à la polir, à l’améliorer.

Mais à croire que nous nous répétons inlassablement, continuellement, nous faisons les mêmes erreurs. J’en parlais encore récemment avec de mes anciens élèves qui m’interrogeait pour son podcast, comme si nous avions besoin de courir dans la même roue que nos prédécesseurs.

Et à force, que se passe-t-il ? La roue tourne de moins en moins bien parce qu’au lieu d’avoir cherché à l’améliorer, nous l’usons et n’obtenons plus de résultats.

Un bon exemple de capitalisation des expériences est dans le cyclisme sur piste où l’on voit de nombreux anciens champions devenir entraîneur. Les champions olympique d’hier entraînent les champions olympiques de demain et cela fonctionne plutôt bien.

Bien sur, cela peut ne pas fonctionner et tout le monde n’a pas l’âme, le caractère pour être coach mais ce sera toujours mieux que de repartir de 0.

On en revient toujours au même, comme j’expliquais la semaine dernière dans mon article sur le concours de circonstances, il y a une part de chance qu’on sous-estime mais il y a aussi cette capacité à se créer sa chance en prenant ses responsabilités et en faisant ses propres choix.

Car rares sont ceux qui réussissent en suivant le chemin d’un autre.

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