ENFIN PREMIER !

A la base, je ne comptais pas aborder ce sujet cette semaine.

J’avais commencé à écrire mon article Vendredi sur la notion de sens, sur la notion d’intérêt dans un monde où rien ne sert et tout peut servir à la fois.

Ce sera donc pour la semaine prochaine si rien ne m’obsède entre temps.

Car ce weekend ont eu lieu les SuperPhysique Games.

Une compétition que j’organise avec l’aide, notamment de Stéphane, depuis maintenant 4 ans et qui est parti d’une idée de Vincent, alors participant du Club SuperPhysique via le site du même nom, de rassembler les meilleurs participants au sein d’un événement au début de l’été et de les faire réaliser les mêmes épreuves afin de, toujours dans la vision que je défends, de montrer les possibilités en tant que pratiquants de musculation sans dopage dans un milieu gangrené par celui-ci.

Evidemment, chaque participant tend à faire du mieux qu’il peut, espère, plus ou moins secrètement, gagner.

Il ne s’est pas entraîné toute l’année pour finir dernier.

Même si les valeurs « d’entrée », disons plutôt de participation à ce site sont définis en amont et ne sont pas « gratuits » (il y a une licence à souscrire), chaque personne qui s’inscrit a, en lui, l’esprit de compétition.

Celui qui dit qu’il n’a pas l’esprit de compétition est, pour moi, un menteur.

C’est comme le contentement. On ne se contente que lorsque l’on ne peut pas faire autrement, parce que l’on n’a pas le choix.

Et même, si on a le choix, personnellement, je ne sais me contenter.

Tout le monde rêve au fond de lui d’être premier, d’être le numéro un.

Personne ne fait des efforts, s’acharne depuis des années, pour être numéro 2, numéro 4…

D’ailleurs de qui se souvient-on si ce n’est du premier ?

Or ce weekend, j’ai enfin gagné.

J’ai enfin gagné la compétition que j’organise après avoir fini tantôt deuxième, tantôt troisième…

Parce qu’effectivement, je me fais le devoir, comme lors du tout premier jour où j’ai fondé SuperPhysique, d’essayer de montrer l’exemple.

Je ne crois pas qu’il y ait meilleur moyen de convaincre que l’exemplarité.

Je ne crois pas que l’on puisse être crédible, du moins à mes yeux, si on n’est pas le reflet de ce que l’on crie sur les toits.

Pire, ce serait vraiment prendre les gens pour des cons que de faire l’inverse de ce que l’on dit.

Pourtant, vous me pardonnerez l’égarement, mais parfois, cela fonctionne pour certains ce qui en dit long sur le monde dans lequel nous vivons parfois de force, malgré nous.

Je me demande alors comment on peut se regarder dans la glace et se dire que ce que l’on fait est bien.

Ainsi, je m’évertue depuis la création des SuperPhysique Games à y participer.

Certains peuvent y voir un conflit d’intérêt mais il n’y a rien à gagner.

Certains alors, seront, peut être choqué de l’entendre mais je ne distingue pas le premier du « dernier » en terme de « lot ».

Chacun gagne la même chose, à savoir un t-shirt exclusif et un diplôme, en plus d’autres accommodations le jour de la compétition.

Par contre, il y a autre chose à gagner.

Ce n’est pas, pour moi, la fierté d’être premier.

Je n’en vois aucune si ce n’est pour plaisanter et énerver, plutôt motiver mes « adversaires » à faire mieux, à s’entraîner, à battre leurs records.

Sachez déjà qu’ils vont m’entendre toute l’année et qu’ils ne vont plus en pouvoir tellement je vais les harceler ! 🙂

Etre premier, seul, n’a aucun intérêt à mes yeux.

On peut, certains le font, se vanter d’être premier.

Ne jamais parler de ceux grâce à qui cela est possible.

On peut s’imaginer que l’on gagne seul.

Que la « victoire » est individuelle, peu importe contre qui et que ce qui compte, c’est uniquement le résultat.

Que cela suffirait à rendre heureux.

Que cela rendrait fier de soi-même pour la « vie ».

Il est vrai, comme je le disais plus haut, que nous nous entraînons tous, si on reste centrer sur notre sujet, pour progresser, pour gagner.

Mais une fois l’objectif atteint, qu’est ce qui empêche de redescendre ? De ne pas ressentir le vide que connaisse tout ceux qui ont déjà mené un projet à bout ?

Absolument rien. C’est alors le néant.

Que fait-on après ? Comment reste-t-on motivé ?

Surtout en étant centré uniquement sur soi-même ?

On a gagné et alors ?

En vérité, tout le monde s’en fout sauf à faire un sport populaire et à devenir champion olympique.

C’est pour cela que je souris parfois dans ma barbe quand je vois des jeunes sur des forums internet qui croient que parce qu’ils seront plus musclés, plus secs, qu’ils auront une vie autrement différente quand ce qui fait la différence, ce n’est pas le résultat mais le chemin, l’apprentissage de comment on réussit.

Parce que tout le monde s’en fout de comment vous êtes, parce que les apparences ne suffisent que virtuellement, pas dans la vraie vie.

Comme être premier n’importe pas vraiment au fil du temps.

Etre premier un jour pour être dernier demain ? Pour ne plus pouvoir faire ?

C’est pourquoi le dopage, toutes les formes de triches sont inutiles car elles finissent par se payer un jour.

Si ce weekend, j’ai gagné les SuperPhysique Games, je n’en suis pas spécialement fier.

Mais ce qui me rend heureux, c’est que j’ai gagné avec mes amis, mes collègues.

Que j’ai battu certains de mes records, de mon labeur, mais grâce aussi au leur tout au long de l’année.

Où quand untel faisait X sur tel exercice, cela me démontrait que je n’étais pas seul dans mon coin.

Quand Y battait son record sur un autre exercice, cela me montrait que je n’étais pas le seul à progresser.

Parce qu’il y a une chose que l’on doit avoir en tête, de base, c’est que vous ne pouvez pas savoir comment s’entraîne vraiment vos « adversaires ».

Vous pouvez, bien sur, savoir leurs programmes d’entraînement mais ce ne sont que des mots et des chiffres.

Ca ne dit pas l’envie, la motivation, l’implication qu’ils y mettent.

Mais quand vous voyez des progrès, quand vous voyez vos amis être impliqué, là, vous avez une toute autre motivation.

Alors oui, j’ai gagné, j’ai fini premier.

Mais cela n’aurait pas été possible sans les autres.

Ca n’aurait pas été possible sans Antho avec qui j’ai échangé toute l’année et qui est devenu un véritable ami.

Ca n’aurait pas été possible sans Kiki, le roi de tous les Kiki.

Sans Morgan avec qui nous sommes au même niveau, coudes au corps, depuis maintenant quelques années que je retrouve chaque année avec plaisir pour ces quelques jours en début d’été.

Ca n’aurait pas été possible sans Jacky qui nous montre depuis quelques années maintenant que l’envie fait toute la différence.

Je ne me serais pas autant « chauffé » au développé couché sans Quentin que j’adore chambrer et qui va m’entendre toute l’année (tu es prévenu).

Je ne me serais pas autant dépouillé au Squat barre devant sans Marco avec qui on s’est tiré la bourre toute l’année.

Le jour J, je n’aurais sans doute pas fait aussi bien sans Victor, que j’ai côtoyé un peu la semaine précédent la compétition et qui avait annoncé des performances de folie.

Sans surveiller Elias toute l’année via ses Story incognito, je me serais sans doute laissé aller sur quelques exercices.

La victoire n’a que de sens que si elle est collective, que si nous gagnons ensemble.

Que si, cela nous motive à faire mieux que seul.

Que si, grâce, à cela nous battons des records.

Alors oui, là, la victoire signifie quelque chose.

Mais la victoire seul ?

J’avoue ne pas comprendre et j’invite chacun à se poser la question.

A quoi sert-elle ?

Parce que ce weekend, tous les participants ont montré l’exemple, pas uniquement les premiers de chaque catégorie.

Et c’est pour cela qu’il n’y a pas un gagnant mais 33 gagnants sans compter tous ceux qui ont participé tout au long de cette saison aux compétitions que ce soit via le site, à distance, en postant leurs vidéos mais également en direct via les événements organisés tout le long de l’année au SuperPhysique Gym à Annecy.

Le premier, ce n’est pas celui qui écrase les autres.

Le premier, c’est celui qui est au plus profond de nous et qui n’accepte pas d’être son propre deuxième.

C’est celui qui ne s’abandonner pas, qui apprend à compter sur lui-même et qui agit pour son bien quand la majorité se laisse aller et se plaint, se trouve toutes les excuses possibles et inimaginables.

D’ailleurs, ne dit-on pas « Qui se justifie s’affaiblit » ?

C’est celui qui comprend que la compétition est un terme, un jeu inventé pour divertir la foule.

Que la compétition, si on y réfléchit, n’a aucun sens autre que de montrer jusqu’où nous pouvons aller en terme de performance.

Parce qu’il est impossible de vraiment mesurer la performance de chaque individu tellement nos différences sont importantes.

Personne ne court de la même façon tout comme personne n’exécute les exercices de façon identique.

Comment alors dire qu’untel est meilleur qu’un autre ?

Impossible.

C’est pourquoi le terme de premier, de meilleur ne devrait s’appliquer qu’à soi-même et que l’on devrait éviter les comparaisons.

Ce que je peux donc dire, c’est que j’ai été meilleur que l’année dernière,

Que je me suis entraîné, préparé pour être mon premier.

Mais pas que j’ai gagné contre les autres mais avec les autres.

Et j’espère, au plus profond que moi, que mes adversaires et rivaux, je dis cela entre guillemets, avec le sourire derrière l’écran, ont bien conscience qu’ils ont eux aussi gagner, qu’ils sont également premiers, qu’ils aient été en forme ou pas en forme le jour J.

Ils ont gagné tout ce qu’ils ont appris cette année sur eux-même, ce qu’ils ont appris sur le monde.

Parce qu’on n’apprend qu’en faisant, pas en se contentant de la théorie.

Alors j’aimerais rappeler pour conclure cet article, deux phrases qui m’aminent, sur lesquelles je n’avais pas mis de mots aussi précis jusqu’à les lire et qui me résume beaucoup.

Ils proviennent, et je conçois volontiers que je me répète, du livre « Mon Utopie » d’Albert Jacquard, que vous devez vous aussi connaître par cœur.

1 – La définition de chacun inclût les autres. 

Autrement dit, nous n’existons que par rapport aux personnes que nous côtoyons.

2 – Nous sommes les liens que nous tissons.

La victoire, être premier n’a aucun sens si aucun lien ne nous unit.

N’oubliez donc pas que l’important, quelque soit la compétition à laquelle vous participez ou participerez un jour et la seule chose sur laquelle vous avez du pouvoir,

C’est sur ce que vous faites de votre côté pour être le meilleur, votre meilleur.

Il n’y a aucun mérite, aucun honneur, à souhaiter le pire à ses adversaires.

Mais il y a de la grandeur et ce dont nous devons faire preuve, à souhaiter le meilleur, même à nos « pires ennemis ».

Parce qu’il n’y a pas vraiment de compétition.

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Merci à tous, vous m’avez donner de la force.

Et j’espère que je vous ai également donné.

A l’année prochaine,

Et surtout, je vous le dis : Je vous ai fumé !

Ensemble, pour le meilleur et pour le pire (oui, oui), pour faire mieux que seul.

FIGHT FOR IT.

Rudy

Ps : Si vous souhaitez soutenir mon travail sans y participer directement, je vous invite à lire ceci 🙂

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