COMMENT ÊTRE CENTENAIRE ET HEUREUX ?

Il y a deux semaines, je vous avais annoncé que probablement, il n’y aurait pas de LeaderCast pendant une semaine, sachant pertinemment que je n’aurais pas le temps et surtout la tête à réfléchir.

En déplacement sur Paris, je devais participer au championnat de France de rameur qui faisait aussi office pour la première fois de son histoire à Paris de championnat du monde.

Ma tête et mon corps seraient donc occupés ailleurs.

Je pensais ainsi manquer de ressources, de concentration pour faire ma remise en question hebdomadaire.

Bien que les journées fussent longues en attendant mes épreuves le vendredi et le samedi, j’aurais pu lundi et/ou mardi plancher sur l’écriture d’un article.

Mais surprise, alors que cela faisait des années que je n’avais pas été malade, sans savoir ce que j’avais attrapé, j’ai été cloué au lit pendant deux jours et demi ce qui explique d’ailleurs ma faible présence sur les réseaux sociaux la semaine dernière.

Dans ces conditions, faire mon travail de « base », c’est à dire m’occuper de mes élèves m’a demandé de gros efforts de concentration. C’est bien la seule chose que j’ai pu faire durant ces quelques jours.

Néanmoins, cela m’a permis de réfléchir sur l’importance de la santé et sur notre manque de considération.

Ceux qui me suivent via mes sites de musculation, qui lisent mes articles, regardent mes vidéos et écoutent mes Podcasts depuis plusieurs années (SuperPhysique a passé le cap des 10 ans, mes premiers articles datent de 15 ans) connaissent déjà la chanson que je vais raconter mais ce n’est pas très important vu l’importance de celle-ci.

Au commencement, nous nous sentons presque tous invincibles.

Si nous avons un peu de chance avec nous, nous n’avons jamais rien eu de grave.

Nous pensons qu’il ne nous arrivera jamais rien de grave, que c’est pour les autres.

Que nous, on est protégé, quoi qu’on fasse.

La prévention ? Un sujet barbant !

La guérison ? Alors que l’on n’a besoin de guérir de rien ? Sujet suivant !

Mettre toutes les « chances » de son côté pour rien nous arrive ? Alors que rien ne nous arrive ? Nous savons que c’est ce qu’il faudrait que nous fassions mais nous ne faisons encore rien.

Parce que nous « sommes », du moins nous y croyons vraiment, invincibles.

Parfois, nous avons un rappel à l’ordre ; Nous nous blessons dans une activité physique ; Nous tombons malade et alors nous commençons à nous intéresser au « mieux faire » pour ne pas revivre la même chose.

On se remet en question sur ses pratiques quotidiennes.

Pourquoi me suis-je blessé ? Me suis-je mal échauffé ? Est-ce que je m’étire suffisamment ? Est-ce que j’ai été progressif ? Est ce que j’ai trop forcé ? …

Pourquoi suis-je tombé malade ? Est-ce que je mange correctement ? Est ce que je dors suffisamment ? Suis-je sans arrêt à courir après le temps, à être stressé ?

Sur le court terme, nous revoyons notre façon de « vivre ».

Mais une fois « guéri », la plupart du temps, nous reprenons nos mauvaises habitudes.

Celui qui avait pris conscience de l’impact de l’alimentation sur sa santé se remet progressivement à ingurgiter n’importe quoi.

Parce qu’on nous bassine tellement avec le moment présent que l’on oublie qu’il n’y a pas de bons moments présents sans envisager et préparer l’avenir.

On oublie que les excès d’hier et d’aujourd’hui se paieront un jour ou l’autre plus ou moins fortement.

On préfère croire dans le caractère « chance » de la vie, c’est à dire être fataliste : « Si quelque chose doit m’arriver, il m’arrivera, quoi que je fasse ».

Alors que la réalité est tout autre.

La plupart des maladies, des problèmes qui nous arrivent, certes, sont influencés par notre patrimoine génétique mais si nous faisons les bons choix au jour le jour alors les « chances » que les gènes responsables de ci ou de ça de s’exprimer sont fortement réduites.

Si nous sommes prédestinés à avoir de l’arthrose (nous le sommes tous) , le fait de faire du sport, de faire fonctionner ses articulations, de développer ses muscles, de manger sainement… ralentira sa survenue.

Même si cela est simple à comprendre, certains préféreront faire preuve de mauvaises fois.

Ils diront qu’ils connaissent le voisin du voisin qui a développé un cancer des poumons alors qu’il n’a jamais fumé de sa vie.

Ils diront qu’ils connaissant le frère du frère de leur meilleur ami qui s’est réveillé un matin et qui s’est retrouvé avec une maladie auto-immune.

Ils préféreront se concentrer sur les exceptions pour éviter tout effort, ce qui ne devrait pas être perçu comme tel, pour ne rien faire et continuer à faire n’importe quoi.

Ils préféreront continuer à se détruire à petit feu tout en sachant pertinemment que ca ne peut que mal finir et qu’ils se feront arrêter par un méchant obstacle sur la route.

Pourquoi ralentir tant que tout va bien ?

D’ailleurs, comment savoir que tout va bien si on court tout le temps après tout et que l’on ne prend jamais le temps de respirer et d’analyser ses sensations, de se questionner ?

Je crois qu’aujourd’hui, de moins en moins de personnes font attention à elles, aux signaux que leurs corps leurs envoient. Elles sont dans le rush, elles n’ont pas le temps. Tant qu’on peut courir, courons. Si on ne peut plus courir, alors marchons et cela jusqu’à l’arrêt presque définitif.

Ce n’est pas pour rien qu’il y a de plus en plus de Burnout, aussi bien psychologique que physique.

C’est parce qu’il y a une déconnexion totale entre ce que que nous devrions faire et ce que nous faisons au jour le jour.

Maintenant, effectivement, il y a toujours une part de chance dans ce qui nous arrive et nous en avons déjà parlé dans un récent Leadercast.

Mais il n’en reste pas moins vrai que nous avons toutes les cartes en mains pour mieux vivre.

Je ne souhaite pas dire pour vivre plus longtemps car rien ne sert, c’est mon avis du moment à 32 ans, sans doute que celui-ci changera, de rajouter des années à la vie juste pour le nombre.

Ce qui est important, c’est de rajouter de la vie aux années, des possibilités, des facultés.

Et pour se faire, les recettes sont connues depuis des dizaines d’années.

Quand j’étais adolescent, je me souviens que la mode était au régime crétois que l’on a rebaptisé par la suite comme le régime méditerranéen. On nous expliquait que le secret, c’était de manger des légumes, des fruits, de l’huile d’olive, de boire un peu de vin et d’éviter de trop consommer de produits animaux.

Puis par la suite, il y a eu la mode du régime Okinawa, une île au large du Japon, qui aurait le plus grand nombre de centenaires au monde. Leurs secrets ? Ne jamais manger jusqu’à avoir l’estomac rempli et des légumes, des fruits, du soja, des aliments riches en Oméga 3 et toujours peu ou pas de produits animaux.

D’autres villes ont par la suite été considérées comme des « Blue Zone », nom attribué par deux chercheurs (démographes) Gianni Pes et Michel Poulain.

Nous comptons donc désormais en plus d’Okinawa et d’Icarie en Grèce, la Sardaigne, Nicoya au Costa Rica et aussi étrange que cela puisse paraître Lomo Linda aux Etats-Unis.

Ce qu’il est intéressant de constater, ce sont les points communs entre ces différentes zones étant donné leurs nombres importants de centenaires.

Certes, ils font certaines choses différemment mais que font-ils tous ou presque sans exception ?

Dan Buettner dans son livre (pas encore traduit en français) « The Blue Zones » a identifié 9 caractéristiques communes :

  • Faire du sport sans excès : Il va sans dire que toute recherche de performance extrême va à l’encontre de la santé à l’inverse de ce que l’on peut parfois lire sur les réseaux sociaux.
  • Manger légèrement moins que ses besoins : On m’a souvent demandé comment je faisais pour avoir la taille aussi fine, c’est simple, je ne mange jamais jusqu’à me remplir le ventre.
  • Être presque végétarien : Consommer peu de viande / poisson mais tout de même un peu mais insister sur les légumes, les fruits…
  • Boire peu d’Alcool : Pendant longtemps, nous avons cru au paradoxe du vin rouge. Aujourd’hui, avec le recul, j’ose plutôt penser aux effets festifs de la consommateur d’un verre de vin entre ami.
  • Donner un sens à sa vie : Se lever chaque matin avec un but, une raison de vivre. Ca peut être difficile, je le conçois et c’est pourquoi nous en reparlerons en Podcast.
  • Réduire le stress : Ai-je besoin de dire que le stress est ce qui fait le plus de dégâts ?
  • Avoir des interactions sociales : Ne pas être seul dans son coin à attendre que le temps passe, normal ! L’être humain est social par défaut.
  • La famille est au centre de la vie : Avoir des gens sur qui compter et qui peuvent compter sur nous, partager des choses avec ses proches, ne pas être un inconnu.
  • Être engagé spirituellement ou religieusement : Croire dans quelque chose de plus grand que soi ?

A la suite de la lecture du livre « Nous sommes les nouveaux humains« , il va sans doute que nous sommes loin du compte en ce qui concerne l’activité physique modérée et régulière.

Certains essaient encore de nous faire croire que faire 6 minutes de cardio par intervalles (HIIT) est équivalent à 30 minutes d’efforts moins intenses mais continus sur la santé quand, dans les faits, cela n’a rien à voir.

Pourtant, les applications portant le nombre de minutes comme titre font fureur. Plus le temps indiqué est court, mieux ça « marche » commercialement.

Quand a la télévision, on nous expliquait qu’il fallait marcher 30 minutes par jour, il s’agissait d’un minimum. Nos ancêtres tout comme les populations des « Blue Zones » marchent en moyenne une dizaine de km par jour.

Concernant l’alimentation, étant donné que beaucoup déchargent leurs frustrations sur la nourriture, on est plutôt dans l’excès que la modération également.

Il n’y a qu’à voir l’évolution du tour de ventre ces dernières décennies pour s’apercevoir que bientôt plus personnes ou presque ne verra ses pieds à l’instar des humains dans le film « Wall-E ».

Prendre du temps pour avoir une vie sociale, faire des activités « loisirs », faire des choses qui comptent pour soi ? Cela me semble pas être le cas de la majorité.

Cela me fait penser à l’un de mes élèves à qui je dis de ralentir depuis des mois sans quoi cela va mal finir.

La société nous en demande toujours plus. Il faut être plus productif, il faut toujours plus réussir, toujours faire mieux alors que cela ne fait que nous pousser prématurément dans la tombe à nous faire stresser, à nous faire essayer de nous surpasser plutôt que de vivre.

Cette situation, je la connais plus que bien, moi l’adepte du toujours plus, même si avec le temps, j’arrive à ralentir de plus en plus.

La société nous vend un faux concept de la réussite et du bonheur associé.

Lorsque l’on est vraiment heureux, je pense que l’on vit longtemps à l’inverse de celui qui court toute sa vie après la réussite pour être heureux et qui ne l’est jamais véritablement ou par bribes.

On finit tous par se rendre compte que la réussite ne fait pas le bonheur, tout comme l’argent mais que cela peut y contribuer par les opportunités que cela peut donner de faire le « bien » autour de soi (Cf le premier chapitre de mon livre).

C’est peut être ça finalement le secret des centenaires : Ne pas courir mais profiter tout en ayant conscience de l’avenir.

Quand la tête va, le corps va : « Mens sana in corpore sano » (de Juvénal, poète romain du premier siècle après JC).

Tout cela pour en arriver au fait que si vous ne prenez pas soin de votre santé, de vous, un jour vous le paierez et ne pourrez, peut être, plus faire grand chose.

Alors faites ce qu’il faut avant qu’il ne soit trop tard.

Mettez toutes les chances de votre côté ou vous risquez bien de le regretter.

La santé, c’est ce que l’on a de plus important.

Rudy

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