COMMENT BIEN S’ENTOURER ?

Suite à l’un de mes précédents articles (Comment changer le monde ?), j’ai reçu un commentaire sous celui-ci qui m’a particulièrement interpellé.

David, âgé de 23, parle de la communauté des MGTOW. Si vous ne connaissez pas, c’est normal, je ne connaissais pas non plus avant de faire des recherches.

Littéralement et traduit en français, les initiales signifient « Les hommes qui tracent leurs propres chemins ».

Cela provient du « constat » (notez bien les guillemets) qu’aujourd’hui, les relations entre les femmes et les hommes seraient défavorables aux hommes à tel point qu’il faudrait éviter toute tentative de rapprochement et de relation.

Ainsi, des communautés d’hommes se réunissent avec cette idéologie.

Cela contraste fortement avec ce que j’essaie de faire, de mettre en place, à savoir le « rapprochement » de chacun, sous certaines conditions avec comme son de cloche « l’unité fait la force ».

Il y a quelques semaines, j’ai demandé précisément aux personnes qui soutiennent LeaderCast via le Patreon (Si vous aussi souhaitez soutenir mon travail, regardez ici) de m’expliquer les problématiques qu’ils rencontraient, voir si je pouvais les aider.

Puis je leur ai demandé s’ils souhaitaient que j’y réponde en privé ou en public.

La majorité ayant répondu publiquement, cela m’a fortement fait plaisir puisque cela correspond exactement à ma philosophie du moment.

Ainsi, Thibaut a posé une question qui va me permettre de dérouler le fil de ma pensée, de répondre à David et de vous livrer ma réflexion sur un sujet qui me passionne depuis bien longtemps.

La voici :

« As-tu déjà été amené à embaucher quelqu’un ? Sur quels critères t’es tu appuyé pour te dire que la personne était la bonne ? Comment as-tu mené l’entretien d’embauche ? As-tu des retours d’expérience à donner ? »

Autrement dit : Comment construire un entourage de qualité pour mener à bien ces projets ? Comment construire une communauté ? Comment construire une Tribu ?

Vous ne le savez peut être pas mais l’un de mes livres préférés est « Managez votre Tribu » que m’avait conseillé Laurent Meunier, alors capitaine de l’équipe de France de Hockey sur Glace à l’époque dans cette vidéo :

Il est la base de ce que j’appelle la Tribu SuperPhysique (j’y reviendrais plus bas).

Il faut savoir quelque soit le domaine et cela concerne donc tout aussi bien le monde de l’entreprise que nous ne pouvons déroger à la règle des 5, à savoir que selon Jim Rohn, célèbre écrivain et coach en développement personnel du 20 ème siècle, que nous sommes le reflet des 5 personnes que nous côtoyons le plus.

C’est ce que je vous avais expliqué dans ce LeaderCast :

Si l’on est mal entouré, on ne peut pas atteindre ses objectifs. Croire que l’on peut réussir tout seul est avoir l’ego mal placé. Personne n’a jamais réussi seul en ce moment, quoiqu’il en dise.

Venant de finir le livre « L’autre loi de la jungle, l’entraide » que je vous recommande fortement, je vais m’appuyer dessus afin d’illustrer comment construire un bon entourage à l’ère du numérique à tout va.

Tout commence donc par la compréhension du fait que le monde n’est pas qu’une compétition.

On a beau croire qu’il ne peut en rester qu’un comme HighLander, la réalité est, en partie, comme le disait Albert Jacquard que nous sommes les liens que nous tissons.

Autrement dit, que la poursuite de la vie, de notre évolution personnelle mais pas que, est un subtil équilibre entre compétition et collaboration.

Si l’on ne fait que collaborer sans avoir un esprit de compétition, en éteignant complètement son ego, on ne peut pas atteindre ses objectifs.

Si on ne souhaite qu’écraser les autres, le seul que l’on va écraser, c’est soi.

Il faut donc comprendre que le recrutement d’individu pour son entreprise, pour un projet est obligatoire afin de le mener à bien à partir d’un moment.

Pour se faire, il faut s’appuyer sur une notion fondamentale, obligatoire que l’on peut définir globalement comme la culture, les valeurs qui font qui nous sommes.

Par exemple, je ne pourrais pas m’entourer et travailler avec quelqu’un qui ne partagerait pas mon envie de collaborer, d’avancer ensemble.

Comme si un pratiquant dopé jusqu’à l’os venait participer aux compétitions SuperPhysique que j’organise via mon projet du Club SuperPhysique et que je le laissais participer et tout rafler.

C’est pourquoi il s’agit avant de tout de définir votre culture, ce qui fait qui vous êtes.

Quand j’ai eu l’idée de créer SuperPhysique en avril 2009, je savais que je ne pouvais pas le faire seul. Alors j’ai réfléchi à qui pouvait m’accompagner dans ce projet et partageait mes valeurs notamment sur la lutte contre le dopage, l’envie d’essayer de faire du mieux que l’on peut, ne jamais renoncer, toujours continuer, de respecter sa santé…

C’est comme ca que nous avons créé les 10 commandements de SuperPhysique. Cela peut vous faire sourire si vous ne connaissez pas mais si vous ne définissez pas qui vous êtes, vous ne pouvez pas avancer. (Nous avons également les 10 commandements de la Tribu SuperPhysique qui sont les membres qui participent activement aux forums de la Formation SuperPhysique)

Cela a permis de poser les bases de notre futur travail et surtout d’indiquer qui nous étions, que si on nous « rejoignait », cela signifiait que nous étions d’accord pour agir selon ses règles, au mieux.

Je me suis donc associé avec Fabrice et notre aventure dure maintenant depuis 10 ans de manière complémentaire, même si comme dans tout couple, il y a eu des hauts et des bas.

Il faut définir des limites, un environnement où ces règles se respectent, être le plus équitable possible et y adjoindre un sentiment de sécurité comme dans une activité physique tels que le Football où l’on pourrait dire que les limites sont les règles, l’environnement le terrain, l’arbitre tentant de rendre le jeu le plus équitable possible et sanctionne tout ce qui mettrait la sécurité des joueurs en péril.

Sans ces définitions, point de groupes qui avancent à terme.

Ensuite, pour qu’un groupe prenne vie et avance ensemble, il y a 3 sentiments primordiaux à réunir entre les membres.

Le premièr, c’est le sentiment de confiance. C’est assez « drôle » de le noter quand on sait que 39% des français pensent que leurs voisins veulent tirer profit d’eux sans aucune réciprocité à l’inverse des Danois qui, en majorité, donnent leurs confiances.

Sans confiance, en étant méfiant de tous, cela ne peut que « péter » et c’est ce qui se passe actuellement dans notre pays qu’est la France et qui va sans doute arriver partout dans le « monde » progressivement.

Pour bien intégrer pourquoi il est important de donner sa confiance, il faut savoir « Qu’au fond, elle n’est rien d’autre qu’une suspension provisoire de l’esprit critique » qui permet de mieux collaborer ensemble sans faire intervenir son ego, sa méfiance, son esprit de compétition que l’on nous a inculqué depuis tout jeune (encore l’éducation, oui !).

Si on n’a pas confiance, on n’avance pas, on se retient, on n’agit pas ensemble, on broute.

Le deuxième sentiment, c’est celui de sécurité qui découle donc du précédent.

Si l’on ne se sent pas en sécurité, on ne donne pas tout ce qu’on a, on ne fait pas du mieux que l’on peut, le bateau fini par couler.

A partir du moment où on a peur de s’exprimer et d’agir, c’est cuit. C’est pour cela que les règles et notamment la partie des limites est extrêmement importante (Par exemple, pas de dopage en musculation dans mes projets concernant cette partie). Si on n’accepte pas les limites, qu’elles ne nous parlent pas, il ne peut pas y avoir de confiance, ni de sécurité et donc pas de groupes.

Enfin, le troisième, c’est d’essayer de rendre le monde, du moins celui que l’on se construit soi-même le plus équitable possible. Je ne parlerais pas d’égalité car celle-ci n’a jamais existé et est juste un « beau » mot que l’on voit utiliser à toutes les sauces.

L’équité, c’est d’essayer de rendre le monde plus juste en gommant au maximum les inégalités.

Ainsi, si dans un groupe, une entreprise ou autre, il y a une hiérarchie trop importante, non compréhensible (ce qui est le cas de la majorité des sociétés actuellement), le groupe ne peut pas survivre, c’est l’explosion programmée.

Dès que l’esprit de compétition prend une part trop importante en oubliant la notion d’équité, cela fini par péter aussi.

C’est pourquoi de plus en plus de société ne fonctionne plus sur un mode vertical, c’est à dire avec un chef, des sous chefs, des sous sous-chef… mais de manière horizontale avec tout le monde au même niveau et où les informations circulent librement pour un groupe plus efficace.

C’est justement là qu’est peut être l’un des problèmes de notre société.

En effet, en 1992, un anthropologue du nom de Robin Dunbar a mené une expérience et a pu déterminer que nous ne pouvions pas établir une relation stable avec plus de 150 personnes en moyenne de 100 à 230 personnes en fonction des individus), cela étant du à la taille de notre néo-cortex.

C’est pourquoi j’avais justement, au départ, limité l’accès à ma Formation SuperPhysique à 150 personnes avant de me rendre compte que tous le monde ne souhaitait pas forcément faire partie de ma tribu mais seulement se « former » ce qui m’a fait l’ouvrir à un plus grand nombre.

Nous sommes donc devenu des « groupes » trop gros, trop importants. Nous sommes devenus trop nombreux à devoir suivre les mêmes règles, à devoir être sur les mêmes longueurs d’ondes, à devoir avoir les mêmes valeurs que nous n’avons pas.

C’est pour cela que je ne souhaite pas développer actuellement ma salle de musculation, le SuperPhysique Gym, que cela ne fonctionne qu’au bouche à oreille, parce que je sais que plus il y a de monde, au delà d’une certaine limite, plus cela devient ingérable et comme je souhaite avant tout des relations humaines, je sais que l’hyper-développement est contre-productif, contre ma nature.

J’ai envie de savoir qui est qui, de pouvoir discuter sans retenue avec les gens que je côtoie vraiment, de ne pas me retenir sinon quel intérêt ? Nous ne vivons pas pour nous retenir.

C’est pourquoi la sélection des personnes qui font partie de votre entourage est extrêmement importante.

Aujourd’hui, à l’ère du numérique, il est possible de se construire un entourage virtuel, par exemple, en écoutant des Podcasts, en suivant tout ce que fait une personne pour s’en inspirer. Personnellement, je suis inscrit à une tonne de newsletter ce qui me permet d’être au contact, certes un peu lointain mais présent, d’entrepreneurs qui agissent pour me rappeler de ne pas m’endormir sur mes lauriers et que mes rêves ne vont pas se réaliser en attendant que quelqu’un me prenne la main.

Cela ne vaut certes pas un entourage réel mais il faut bien commencer quelque part, ce qui ne m’empêche pas de rencontrer régulièrement de futurs entrepreneurs dès que je le peux sur Annecy. Parce que rien ne vaut le réel et que pour être heureux, rien ne vaut les vraies interactions.

Sur le net, on peut écrire ce que l’on veut, cacher derrière son écran mais pour moi, les paroles n’ont que peu de valeurs si elles ne sont pas accompagnées des gestes qui vont avec.

Parce que l’exemplarité est ce qui donne sens aux paroles.

Que vaudrait ce que j’essaie de vous transmettre si je ne le vivais pas réellement ? Si vous ne sentiez pas que je suis vrai, que je suis moi ? Cela ne vaudrait rien.

Que vaudrait une personne qui dirait de s’entraîner dur (pour caricaturer) et qui ne s’entraînerait pas ? Nothing !

Nous avons été mal éduqué par les sociétés et les signaux envoyés par les médias omniprésents et cela est de pire en pire, à en voir les scénarios grotesques que l’on nous propose que cela soit en film ou en séries. On touche le fond et des milliers, que dis-je, des millions de personnes, ne se remettant pas en questions, gobent ces sornettes et croient que c’est cela la vie.

La compétition, coûte que coûte.

Mais je ne le crois pas, c’est une erreur.

Nous avons la possibilité, du moins pour ceux qui sont prêt à réfléchir avant d’agir, avant de faire, d’inhiber ou exhiber un comportement.

Or maintenant, plus que jamais, la remise en question doit devenir une norme, notre norme.

Sans quoi, aucune entreprise ne peut prospérer, ne peut durer.

Je crois que s’il y a, ne serait-ce qu’une seule phrase à retenir du livre de Pablo Servigne et de Gauthier Chapelle, ce serait celle-ci : « L’égoisme supplante l’altruisme au sein des groupes. Les groupes altruistes supplantent les groupes égoistes. Tout le reste n’est que commentaire ».

Certes, il y a des abus, nous en voyons tous les jours.

Mais devons-nous nous laisser griser par cela ? Et céder qui nous souhaitons-être ?

Ou plutôt « lutter » en nous-même pour faire mieux ensemble que seul ?

Comme dans la réponse de David au sujet des MGTOW, c’est parce que certains hommes sont abrutis que certaines femmes agissent ainsi. Et c’est peut être ton manque de confiance en toi qui te fait ressentir ce « rabaissement » dont tu parles. Pour ces femmes, elles te répondent peut être normalement, ni plus ni moins. Ce n’est pas contre toi personnellement. C’est d’ailleurs l’une des règles de Miguel Ruiz dans son livre « Les quatres accords toltèques » : « Ne prends rien personnellement ».

Si ces femmes réagissent d’une certaine façon qui te semble irrespectueuse, ce n’est pas contre toi. Elles ne savent pas qui tu es et réagissent automatiquement comme la plupart des gens, ce qui signifie que tu ne perds rien, que vous n’êtes tout simplement, peut être, pas sur la même longueur d’ondes, c’est tout. Ce n’est pas grave, pas très important au final. Tu te ferais du mal à persévérer avec ces personnes donc c’est tant mieux, non ?

Agis comme toi tu es et tout ira « bien ». Les extrêmes généralités ne sont jamais bonnes, jamais et l’être humain est sociale par nature, pas égoïste, individualiste. Il a besoin des autres.

Les limites qui sont de plus en plus importantes dans notre société, dans notre pays sont là à cause des abus de certains et nous les subissons sans rien pouvoir y faire, voilà ce que je constate et ce que vous constatez surement.

C’est pourquoi, je vous invite à vous concentrer sur ce que vous pouvez faire pour être humain.

A considérer qui vous êtes, ce qui vous défini et à agir ensuite. Il n’y a pas à se travestir, à se prostituer pour « plaire » aux plus grands nombres si cela ne nous correspond pas.

Parce que nous sommes humains avant tout et que l’empathie est l’une de nos forces comparativement à d’autres espèces.

Et si nous inhibons cela, en agissant par rapport aux abus d’autres personnes, nous courrons à notre perte (ce que nous faisons).

Tout le monde n’est pas sur la même longueur d’ondes ? Et alors ?

On ne peut pas plaire à tout le monde, parait-il. C’est normal.

Un groupe qui fonctionne, c’est 150 personnes en moyenne maximum.

Mais ca peut être moins et ca peut suffire à faire votre différence, à faire votre part, à être heureux.

Parce que comme le dit l’histoire du Colibri, l’important, c’est de faire ce que l’on peut, du mieux que l’on peut.

Chaque geste compte alors ouvrez les yeux et agissez comme vous voudriez que le monde soit.

Seul, on ne va pas vite, on n’est pas fort. On n’est rien.

« La définition de chacun inclût les autres » – Albert Jacquard.

Vous avez compris ?

Rudy

Ps : Si vous souhaitez soutenir LeaderCast, ca se passe ici.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp