J’AIMERAIS TE DIRE

J’aimerais te dire que tout ce qui t’entoure n’est une grande mascarade.

J’aimerais te dire que ce n’est pas une course, que ce n’est pas une compétition contre les autres, ni même contre toi.

J’aimerais te dire que tu n’as rien à te prouver, ni à autrui.

Que le regard des autres n’est pas si important que cela, qu’il est même souvent sans intérêt.

Que tu es comme tu es et que ce que tu fera est déjà écrit, que tu peux avoir confiance en l’avenir.

J’aimerais te dire d’apprendre à déconnecter, à lâcher prise, à être dans l’instant présent sans penser au futur, sans forcément te projeter.

Que le futur ne suffira pas à te rendre heureux, même s’il se passe comme prévu.

J’aimerais te dire que tu peux en faire beaucoup moins et réussir tout autant.

Que tu n’as besoin d’être dans ce toujours plus.

Que ce n’est pas parce que tu en fera plus que tu sera plus récompensé.

Que cette sensation de ne jamais en faire assez est un leurre.

Que cette course à la productivité est une invention sociétale pour t’empêcher de réfléchir à la vie que tu souhaites vraiment.

Que tous les moyens sont bons pour t’empêcher de penser tout autour de toi.

J’aimerais te dire que tu t’éparpilles, que tu gâches ton énergie, que tu manques d’organisation.

Que tu pourrais faire mieux en faisant moins.

Que tu perds ton temps avec des « tâches » inutiles.

Que ce n’est pas une question de quantité mais de qualité.

J’aimerais te dire que tu n’as pas besoin de « travailler » autant d’heures, de n’avoir la tête qu’à ton travail, même si c’est ta boite.

Que tu peux te lever plus tard, te coucher plus tôt en âme et conscience, en paix avec toi-même.

J’aimerais te dire de ne pas tout sacrifier, même si ce n’est pas un sacrifice pour toi, pour gagner plus.

Que parfois plus, c’est inutile et même décourageant car sans fin.

J’aimerais te dire que ce n’est pas qu’une histoire d’argent, de possessions, ni même d’apparence.

Qu’en réalité, tu as besoin de beaucoup moins que ce que la société veut te faire croire.

Qu’avoir le dernier téléphone, t’habiller comme un roi et avoir un château ne changeront pas qui tu es vraiment.

Que ce sont que des leurres pour les autres.

J’aimerais te dire que le bonheur, c’est d’abord la santé.

Que c’est d’être en forme, de prendre soin de soi avant de prendre soin d’autrui ou de sa société.

Que c’est de prendre du temps pour soi pour bouger parce que le mouvement, c’est la vie et que la vie, c’est le mouvement.

Que c’est de refuser le verre que l’on te tend, le restaurant soi-disant professionnel que l’on te propose parce que ce sont les conventions sociales d’un autre temps.

J’aimerais te dire qu’il n’y a pas de compromis à faire.

Qu’une bonne vie, c’est un équilibre, son équilibre.

Qu’il ne s’agit pas d’être uniquement un donneur, quelqu’un qui produit et qu’il faut savoir recevoir, accepter de recevoir.

Qu’il n’y a pas que la vie professionnelle mais aussi personnelle, sociale et « sportive ».

J’aimerais te dire que la vie, c’est aussi voir ses amis, se divertir, aimer.

Que ce n’est pas que réussir professionnellement.

Que ce n’est pas se construire une forteresse de solitude.

Que ce n’est pas vivre seule avec ses possessions.

J’aimerais te dire de ralentir, d’ouvrir les yeux, de regarder autour de toi.

De ne pas foncer tête baissée, de ne pas t’isoler.

De cultiver tes amitiés et tes amours.

De ne pas prendre pour acquis qui que ce soit car tous n’ont pas la même vision que toi.

J’aimerais te dire de t’ouvrir aux autres, de ne pas croire que tu peux te suffire à toi-même.

De ne pas oublier que la vie, ce sont les liens que nous tissons (Merci Albert !).

Que la définition de chacun inclut les autres.

J’aimerais te dire d’être curieux, de ne pas accepter de ne pas savoir.

Que tu ne peux pas rester dans l’ignorance, inculte et compter sur la technologie en tout temps.

J’aimerais te dire de ralentir, de prendre ton temps, d’en faire moins.

De voir tes amis, de faire d’autres activités, de ne pas te fixer un seul et unique objectif.

De ne pas courir après une chimère parce que la société te fait croire que c’est le but de ta vie.

J’aimerais te dire de rigoler jusqu’à avoir mal au ventre, d’exagérer, de vivre à l’excès plutôt de survivre.

De ne pas suivre les dogmes que l’on essaie de t’imposer.

De ne pas rentrer dans les cases et dans la vie que l’on souhaite te voir suivre.

J’aimerais te dire de faire tout ce que tu souhaites faire sans le reporter à demain.

Car demain n’est pas garanti (Merci Vince).

Car demain n’existe pas.

J’aimerais te dire de ne pas ralentir, de ne pas prendre temps pour ce qui compte vraiment.

J’aimerais te dire de prendre le TGV, l’avion, voir même une fusée.

Parce que vivre n’attend pas.

J’aimerais te dire que ce n’est pas la raison qui donne du sens à la vie.

Que ce sont les émotions que l’on nous a appris à réprimer.

Que c’est ce que tu ressens qui te donne vie.

Que rien n’est que raison.

J’aimerais te dire de tout vivre à l’excès, de ne pas te retenir.

De dire ce que tu penses et parfois de penser ce que tu dis.

De choquer, de déranger, de faire ta vie.

De ne pas te retenir d’être qui tu es.

D’emmerder qui tu veux et d’aimer qui tu aimes.

Qu’il n’y a pas d’explications à tout.

J’aimerais te dire que tout n’est qu’un jeu dont tu es déjà le héros.

Que rien ne sert de se prendre trop au sérieux.

Que tu n’es qu’un grain de poussière.

Que rien n’est finalement trop important et c’est ce qui rend aussi tout très important.

Que les problèmes que tu penses avoir n’en sont pas.

J’aimerais te dire d’être toi-même et pas le reflet de ce qu’on attend de toi.

De ne pas dépendre des autres pour être heureux.

De ne pas attendre de réciprocité.

Parce que personne ne te doit rien (c’est la première règle !)

J’espère que tu comprendra et que tu le pourra car rien n’est moins sur dans ce monde qui cherche à t’emmener en dehors de toi-même.

J’ai mis des années à le comprendre.

Avec tout mon amour,

Rudy

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