Il y a bien longtemps, j’avais écrit un article sur ce qui nous motivait.
J’avais distingué la motivation intrinsèque de la motivation extrinsèque.
Par exemple, on peut faire de la musculation parce que l’on se se plaît pas, pour se plaire mais on peut aussi faire de la musculation pour plaire à autrui.
Rarement, les motivations ne sont à classer que dans une catégorie uniquement et les deux sont imbriquées.
On fait pour se récompenser soi-même mais aussi pour être récompensé par autrui, comme ici, on pourrait l’imaginer, par un compliment, une validation, une reconnaissance.
On désire une certaine reconnaissance.
Cette semaine, profitant du temps que j’ai en cette période de confinement, j’en ai profité pour lire le livre « La vérité sur ce qui nous motive« .
Avant d’acheter un livre, si on ne me l’a pas recommandé, je regarde toujours les commentaires.
Je me disais « Encore un livre sur la motivation, en ai-je vraiment besoin, moi qui suis déjà super motivé ? » mais les commentaires me laissaient perplexe et m’intriguaient.
Il m’arrive d’en avoir marre de tous ces livres sur le développement personnel car j’ai l’impression que tous se répètent. J’avais d’ailleurs bien cela en tête au moment d’écrire mon livre « The Leader Project » pour faire quelque chose de différent et qui apporterait de la valeur.
Vous devez savoir que notre société fonctionnent essentiellement suivant le principe de la tâche et de la récompense.
Dans le monde du travail, si nous faisions A, nous obtenons B.
Au moment de l’esclavagisme, si on ne faisait pas A, on pouvait avoir C, c’est la dire la punition et prendre un coup de bâton.
Je crois même que nos parents ont connu les coups de bâton sur les doigts à l’école. J’ai, pour ma part, connu le fait d’aller au « coin ».
En tant qu’adulte, la punition est de se faire licencier, de perdre son travail.
La société fonctionne donc surtout sur le mode de la récompense extrinsèque.
Pour s’en convaincre, c’est assez simple, il suffit de se demander si, en obtenant B, c’est à dire votre salaire, vous feriez quand même A. Sans surprise aucune, beaucoup ne feraient plus A.
Loin d’être devin, nous sommes tous amenés à nous demander de quoi l’avenir du travail sera fait. Il me semble évident que toutes les tâches qui peuvent être automatisées le seront.
Les métiers de l’assurance, de la banque, du comptable, de conducteur de train, du « supermarché »… ne seront qu’un vague souvenir d’ici quelques dizaines d’années.
Tout ce qui pourra être fait par un robot, un algorithme, une IA sera fait. Certains parlent même d’une future société de loisirs et d’un salaire universel minimum.
Le monde du travail fonctionne presque toujours suivant le même schéma : Je fais A, c’est à dire une tâche répétitive et barbante et j’obtiens B, un salaire au taux horaires.
Je sacrifie de mon temps, ma vie pour une récompense, qui dans la plupart des cas, ne me permettra pas de sortir de ce système du serpent qui se mord la queue dans un monde qui pousse à la consommation et dont la majorité accoure.
Vous devez savoir que le mot « travail » provient du latin « Tripalium » qui était un instrument de torture et que l’on peut donc traduire par souffrance.
Aujourd’hui, je crois plus que jamais que ce système n’est plus le bon.
Cela fait bien longtemps que je milite pour la « responsabilisation » de chacun et surtout pour sortir de cette « vente » de son temps contre une récompense souvent insignifiante en rapport.
Je crois que demain, le monde du travail, et cela a déjà commencé, sera fait de créativité, d’innovations, d’art.
Nous le voyons déjà en un sens que ce ne sont pas ceux qui travaillent le plus qui ont le plus d’argent et encore moins la vie la plus heureuse.
On a même l’impression que c’est (presque) inversement proportionnel.
Et c’est normal. Si on fait chaque jour ce que l’on n’aime pas, aucune récompense extrinsèque ne saurait compenser cela.
C’est pourquoi demain, il faudra tenir compte qu’une troisième motivation, de la motivation 3.0.
Il ne s’agit plus de faire pour avoir.
Il ne s’agit plus de se sacrifier consciemment pour avoir quelques miettes.
Il s’agit de comprendre que l’être humain n’est jamais aussi efficace, aussi intelligent, aussi bon que lorsqu’il réalise des activités autotéliques.
De la même manière que les écoles alternatives, un enfant n’apprend jamais autant que lorsqu’il fait ce qu’il a envie, quand il le veut, comment il le veut avec qui il le veut.
A un moment, je ne sais pas ce qu’il se passe mais il parait que nous « devenons » adulte et qu’alors, nous devons faire des tâches ingrates, nous devons gâcher notre potentiel de faire le « bien » autour de nous, d’être heureux, de transmettre des ondes positives.
Pour moi, être adulte, ce n’est pas rentré dans un moule et encore moins dans celui que l’on attend de nous.
Qui que vous soyez, vous n’êtes jamais aussi heureux que lorsque vous faites ce que vous avez envie dans le sens où la réussite de la tâche constitue la récompense intrinsèque, l’activité étant sa propre récompense.
A la manière du Flow, du moment présent, être là maintenant en train de faire est suffisant, est plus que suffisant en dehors de toute récompense externe.
Chaque être humain aspire à la motivation 3.0 que nomme Daniel Pink dans son livre la motivation véritable, c’est à dire l’autonomie, la maîtrise des choses et la finalité.
En soi, nous aspirons à contrôler nos vies et quiconque nous en empêche nous prive de bonheur.
Le monde de demain sera celui de la créativité, à l’aide d’activité autotélique, d’épanouissement car on n’est jamais aussi productif, efficace, bon, je ne sais comment dire, que lorsque l’on fait quelque chose sans enjeu.
Lorsqu’il y a enjeu, il y a pression. Lorsque l’on nous demande de trouver une nouvelle idée pour telle date, telle heure, cela nous stresse exagérément et limite notre créativité.
C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles je n’aime pas les rendez-vous, les horaires imposées. Je ne fais plus qu’y penser après.
Je trouve mes meilleurs idées quand je ne pense pas à trouver des idées, quand je ne suis pas sous pression et que je fais souvent une activité n’ayant rien à voir, mon inconscient faisant le travail pour moi.
Si vous faites une activité que vous aimez et que l’on vous dit que vous serez payé pour alors que vous ne l’étiez pas jusqu’à présent, vous perdrez de votre intérêt pour dans le sens ou la récompense limite l’action, la réflexion.
Nous savions que la réflexion limitait l’action, son intensité mais la récompense également.
Vous connaissez sans doute la peur de gagner, vous l’avez-peut être déjà expérimenté.
Je m’en souviens car cela m’arrivait souvent quand je jouais au tennis de table (j’en fais fait 2 ans de 8 à 10 ans).
Dans le moment présent, je jouais et tout passait et puis arrivait à un moment où je pensais à la récompense, à la victoire et je mettais tout dans le filet ou tout dehors.
Je finissais par perdre alors que la victoire était à portée car je considérais que gagner était une récompense. Cela m’inhibait.
Dans les faits, d’expérience, comme nous l’avions vu dans ce LeaderCast, ce sont les moins motivés à rechercher les récompenses extrinsèques qui les reçoivent au bout du compte.
Dans le monde de l’entreprise, dans la majorité en tout cas, on cherche à nous contrôler et ainsi, sans le savoir, à limiter nos possibilités.
Je ne le sais que trop bien, c’est pendant notre temps libre, sans contrainte, que surviennent nos meilleures idées et parfois celles qui vont « révolutionner » le monde pour certains.
C’est ainsi que certaines entreprises ont commencé à mettre en place des jours libres.
Au lieu de travailler à 100% et d’être payé à 100 %, vous ne devez plus travailler que 80% tout en étant toujours payé à 100% et vous avez carte blanche pour faire ce que vous voulez pendant les vingts autres pourcents.
Au lieu d’être « assigné à résidence » pendant 8 heures derrière un ordinateur, vous avez alors un objectif de résultat, de travail, de tâches à accomplir.
Certains pourraient s’attendre à un ralentissement de la productivité de l’entreprise mais au contraire, chaque entreprise qui a mis cela en place connaît un accroissement de celle-ci.
Pourquoi ?
Parce que, comme nos capacités d’attention, de créativité, de productivité sont limitées à environ 4 heures par jour, le fonctionnement actuel de faire 8 heures par jour et d’être payé au taux horaire est une hérésie complète.
En étant plus autonome qui ne signifie pas forcément être indépendant, on est plus libéré et alors la motivation 3.0 peut se mettre en place sans bridage.
On n’est jamais aussi bon que lorsque l’on est impliqué dans ce que l’on fait.
Être un simple exécutant pour la récompense fait de vous quelqu’un de remplaçable dans un monde qui va tourner et qui tourne déjà dans certains domaines à une course à la créativité, aux idées.
Tous les métiers réalisés par des humains vont passer de la tâche mécanique à la tâche créative, c’est une certitude.
Comme le disait le poète britannique W.H. Auden : « Vous n’avez pas besoin de voir ce que quelqu’un fait pour savoir si c’est sa vocation. Il vous suffit d’observer ses yeux : Un cuisinier mélangeant une sauve, un chirurgien pratiquant une première incision… arborent le même air absorbé, s’oubliant eux-mêmes dans une fonction. Quelle beauté dans ce regard tourné vers un objet. »
Souvent, nous pensons que nous sommes doués pour quelque chose et pas doués pour une ou plusieurs activités.
Nous pensons que les choses sont ainsi, figées.
Mais la vérité est que nous avons des capacités d’apprentissage insoupçonnées.
Est-ce que tout le monde peut tout apprendre ? Oui à condition de se trouver dans ce flow, ce moment présent, cette motivation 3.0. En clair, que l’activité lui plaise et qu’il s’y perde sans y penser.
Ce n’est pas la pratique qui rend bon. Ce n’est pas de faire 10 000 heures en soi. C’est la pratique délibérée, c’est la pratique sans y penser, c’est la pratique enjouée sans même voir les heures passées.
Nous devenons tous bon dans ce qui nous importe si nous prenons le temps de faire ce que nous avons envie de faire sans carotte au bout, sans même penser à la possibilité d’une carotte au bout.
C’est comme ça qu’on devient le meilleur, sa meilleure version.
Ce n’est pas quelque chose que l’on décide vraiment, c’est plutôt du temps que l’on s’accorde à ne rien faire d’obligatoire.
On vise l’apprentissage, on croit en l’amélioration.
Ce n’est pas parce que je n’y arrive pas aujourd’hui que je n’y arriverais pas demain.
Je crois, que le dit Mihaly Csikszentmihalyi, l’auteur du livre « Flow » que l’on ne peut pas vivre une vie vraiment excellente sans avoir le sentiment que l’on appartient à quelque chose de plus grand et de plus permanent que soi-même
Et en même temps, comme le dit, l’ancien basketteur pro Julius Erwing : « Être un professionnel, c’est faire ce que l’on aime les jours où on n’a pas envie de le faire ».
Je crois que tout le monde peut être créatif, peut avoir des idées, à condition de ne pas être brider.
Je crois que demain, le système d’être payé à l’heure disparaîtra car celui-ci n’a aucun sens et que nous serons payé vis à vis d’une tâche, d’un résultat.
Si je demande à mon Webmaster de refaire mon site, je ne lui demande pas combien d’heures il va passer dessus pour calculer le « bon » taux horaire selon-moi.
Lorsque Gaelle gère mes publicités sur les réseaux sociaux me dit, c’est tant, c’est tant. Je paie un résultat, pour une rentabilité, peu importe le temps qu’elle y passe.
A l’avenir, nous serons payé pour nos compétences, pas pour notre temps.
Mais pour acquérir des compétences, il faut du temps et faire ce que l’on aime, sans limite ou presque.
Alors, on deviendra compétent sans y penser, spécialiste sans l’avoir voulu, expert sans jamais que cela ait été un objectif tout en étant heureux.
Finalement, comme je le dis souvent, les choses doivent se faire naturellement.
Si on doit les forcer, c’est mauvais signe.
A croire que la réussite s’achète, a des secrets, on en oublie tous le processus d’apprentissage qui doit faire plaisir pour s’oublier dedans.
« La science montre que le secret pour être brillant n’est ni notre motivation biologique, ni le système des récompenses et des punitions, mais notre troisième type de motivation : Notre profond désir de diriger notre propre vie, d’accroître et de diversifier nos capacités et de donner un sens à notre vie. » (Extrait du livre « La vérité sur ce qui nous motive« )
Alors, êtes-vous vraiment motivé ou pas ?
Rudy
PS : Comment faire les choses naturellement ? Ca commence par un bon départ (Gratuit).
9 réponses
Bonjour,
Intéressant ce petit laïus, je suis du même avis à 99%.
Ces changements sociétales seraient vraiment une bonne chose, même si il y a encore beaucoup de personnes qui se plaisent dans ce système de récompense, souvent par ambition pour « progresser » dans leur emploi…sont ils heureux pour autant ?
La pression générale fait également peur à la majorité, quand tu dis aux autres que tu travailles pour vivre, et non l’inverse beaucoup seront d’accord en privé, mais jamais ils n’oseront l’afficher aux yeux de tous.
Avec ce qui se passe en ce moment, en plus de la triste évolution du climat, il est temps de se recentrer sur l’essentiel, le choses les plus simples qui rendent heureux, la liberté, et comme tu le dis très bien, faire ce qu’on aime faire sans en attendre une « récompense » autre que le plaisir de le faire.
Bref en finir avec le modèle qui nous relègue au simple rang de consommateurs à appâter et classer par catégories, que l’on peut exploiter en leurs donnant l’espoir d’une vie meilleure juste par le fait de posséder………
En conclusion, j’ai découvert les vidéos et le site SP depuis peu, j’ai d’abord accrocher sur le concept de dire la vérité sur la musculation sans dopage, et je suis agréablement surpris de voir que d’autres valeurs fortes sont les moteurs de cette aventure.
Bonjour,
Je confirme par mon expérience tes dires : J’ai monté plusieurs projets, que ce soit des voyages au long cours (plus d’1 an) à l’autre bout du monde, des groupes de musiques (avec enregistrements et concerts), des projets vidéos, etc..
Et à chaque fois que je me mettais la pression à chercher des objectifs : Ça plantait lamentablement !
La raison est simple : Je n’étais plus dans le « flow » créatif, mais dans un cadre rationnel que je m’étais bêtement imposé.
Par contre, quand je n’avais aucune attente et que je le faisais « juste » par passion, des opportunités s’ouvraient d’elles-même, sans que je ne cherche à forcer quoi que ce soit.
« L’univers », « Dieu », « Le Destin », appelons-le comme on veut, sait nous aider quand nous sommes sur notre voie et que nous faisons des choses qui nous animent et qui ont un sens pour nous. Nous n’en rendons pas forcément compte, mais nous sommes accompagnés, et c’est une énorme chance. Et il ne s’agit en rien de religion, c’est juste un constat, demandez à tous ceux qui font ce qu’ils aiment, la plupart vous diront qu’ils ont eu beaucoup de chances car des opportunités se sont présentés à eux « comme par hasard » sans qu’il n’aient rien demandés.
Salut Rudy, je réponds à l’instant à ton introduction sur ce podcast, bien qu’en en survolant les commentaires il se peut qu’il réponde à ma question. Pas mal de chose s’enchaîne et se répètent ces temps ci comme si on voulait me faire passer un message.
Je constate pas mal de synchronicité entre mes lectures : (Le sens du bonheur de Krishnamurti écrit sur un ton assez critique et révolutionnaire qui procure un léger énervement nous confirmant qu’on est dans le bon, tu verras peut être ce que je veux dire) et tes dires au cours des deux ou trois derniers podcasts.
J’ai regardé une vidéo de Gary Vee gros partageur d’ondes positives également où il disait qu’il fallait se fixer un objectif quasi inatteignable comme d’acheter les Jets de New York dans son cas, cela pour but d’être constamment dans le processus d’atteinte d’un but.
Je trouve l’idée plutôt pas mal et applicable à de nombreux domaines dont la musculation. Et comme toi j’aime ces activités nécessitant une forme d’effort (le moment où tu parles du jardin etc..)
J’ ai comme l’impression qu’à trop aimé la difficulté et me mettre dans l’inconfort j’ai fini par me créer un blocage. Et ce depuis petit je me suis toujours compliqué la tâche, comme si je refusais le fait qu’un exercice puisse être facile.
Aujourd’hui notamment à travers le fait de te cotoyer physiquement comme virtuellement mais également des lectures et ma constante remise en question j’ai fait du chemin et me rend compte de la potentielle facilité de « faire » une fois qu’on est aligné. Après réflexion j’ai déjà énormément travaillé sans m’en rendre compte ce qui m’a conféré des compétences que je ne savais pas voir car elles étaient déjà des habitudes bien ancrées.
Certaines personnes comme moi se fixent peut être des plafonds de verre toute seule, que pourrais tu leur donner comme conseil (même si cela peut t’amener à te répéter une fois de plus).
Autre chose, jugeant inutile de faire ce qui a déjà été fait (partie sur l’innovation de ta formation gratuite) cela a toujours constitué pour moi un grand obstacle. Toutefois quand je vois la qualité de ce que certains font sans vergogne, sans se poser de questions (les discours sonnent creux ex: je veux une R8 parce qu’elle me plaît », du basique ou de l’exotique vendu comme pilule miracle…) je me dis qu’il n’ya peut-être pas de grandes révolutions à faire au niveau de la forme, mais finalement bien sur le contenu. Qu’en penses tu ?
J’espère ne pas être trop théorique si tel est le cas on peut en discuter.
Il me reste tout le reste du podcast à écouter. À bientôt et merci pour tout ce que tu transmets encore une fois.
Je vois que t’as commencé la collection »La clés des Champs », bonne lecture 🙂
Eric Ries, c’est la méthode Essai-Erreur en mode « rapide »
Je pense qu’on fait tous ça quand on débute quelque chose
Si tu fais le parallèle avec la muscu, ça revient au débutant qui tente des entraînements, une façon de s’entraîner pendant quelques mois, voir années, pour voir ce qui fonctionne sur lui
Et comme tu dis, si tu veux aller plus vite, faut un humain qui puisse t’aider
Je suis comme toi : je ne crois pas que tout soit automatisable
Pour la plupart des tâches oui, mais le génie humain reste une formidable machine à résoudre les problemes.
Je trouve que le progrès, ça permet justement d’automatiser les tâches qui servent à rien pour un humain pour le laisser libre de s’exprimer, d’être créatif
Passer du temps ensemble, c’est créer de la relation humaine. C’est grâce à ce mélange que nos pensées évoluent
Le bouquin de Pink est pas mal ouais.
Avec ses individus de Type I ou X, je sais plus, par rapport à la motivation.
Je crois beaucoup à la notion de Flow.
Perso, j’ai remarqué que c’était l’analyse de chiffres qui m’amusait.
Et bah tu vois, la chaîne que j’ai lancé, je fais presque que ça dessus ^^
J’essaie de mathématiser ma pratique de la course à pied pour comprendre comment ça marche
On verra si ça fonctionne bien 🙂
Enfin bref, merci encore Rudy, encore un super podcast !
Salut,
C’est toujours plus difficile de commenter lorsqu’on est d’accord… Ce qui est fou quand on y réfléchit un peu 🙂
La motivation 3.0 sera a t elle la société de demain et est ce qu’on remplacera les « métiers » d’occupation temporel par des machines aussi vite que tu le dis? Je n’en sais rien, il y a encore beaucoup de résistances et beaucoup de monde et d’argent qui se fait grâce à cet ancien monde et cela pose aussi une question de responsabilité.
Je prends toujours cet exemple qui illustre bien cela. Jadis lorsqu’on partait en vacances il y avait des gens aux péages qui nous permettaient d’emprunter l’autoroute. Aujourd’hui les cabines de péage sont vides et elles ont été remplacés par des machines mais les gens qui étaient dedans sont où maintenant? Ils ne se sont pas évaporés et pour les sociétés qui gèrent les autoroutes font énormément d’économie en mécanisant le procédé d’accès à l’autoroute. Alors oui c’est un exemple franco français qui ne s’applique pas forcément partout surtout que dans l’hexagone et notre société de caste il est difficile de se relever suite à un licenciement ou un échec entrepreneurial. Mais aujourd’hui on imprime déjà des maisons en 3D donc si demain il n’y a plus de maçons ni de charpentiers que vont ils devenir et qui devra supporter le fait qu’ils sont devenus obsolètes?
Pour ce qui est d’être créatif et productif lorsqu’on est libre tu as raison le flow est notre meilleur ami mais pour l’avoir encore faut il savoir qu’il existe et qu’est ce qui le déclenche.
Je vais citer en exemple le professeur Raoult qui est médiatisé en ce moment et qui passait 120kg au développé couché à 58ans qui qu’il préférait la recherche fondamentale à la recherche financée car il y était libre et que les financements impliquait une orientation dans les résultats?
Prends soin de toi aussi.
Je viens de retrouver la citation chiné sur le mur fb de Frédéric Delavier: Raoult parlant des recherches sous contrat qu’il n’aime pas car « ils présupposent des résultats attendus, or ce qui est prévisible ne peut pas être révolutionnaire, cela ne m’intéresse pas ».
Bonjour Rudy,
Tout d’abord, merci pour ce magnifique et riche épisode, comme à ton habitude !
Premièrement, les points sur lesquels je ne suis pas d’accord avec toi (c’est cadeau) :
1. Je ne suis pas entièrement d’accord avec ta vision du monde de demain. Ce que tu expliques est utopique. J’en rêve. Je rêve d’un monde où tout le monde s’épanouit, et où l’on nous demande d’être créatif et inspiré comme activité journalière. Je rêve de ne plus voir personne malheureux à devoir travailler 35/39h pour un SMIC qui ne leur suffira ni pour survivre, ni pour s’épanouir. La vérité ? La vérité c’est que l’épanouissement personnel est déjà un concept à des années lumières du quotidien de la plupart du monde aujourd’hui, empêchant ainsi un tel système d’être réalisable.
De plus, en supposant que l’on arrive à remplacer tous les métiers ingrats et pénibles par des machines, je suis persuadé qu’il existera toujours une certaine forme de « cast sociale » où chaque classe sociale aura son propre rythme de vie et ses peines/joies comme c’est le cas aujourd’hui, et depuis toujours d’ailleurs. Qu’en penses tu ?
2. « Certaines entreprises libèrent du temps (20%) aux employés afin d’être plus créatifs. On observe même une augmentation de la productivité. » Je pense que cela est mauvais. Pourquoi ?
In fine, nous aurions des entreprises qui libèrent 1 jour sur 5 dans la semaine aux employés alors que d’autres non. Pourquoi les employés seraient ils plus productifs dans ces entreprises ? Tout simplement parce que la carotte est plus grosse ! Même lorsqu’on libère du temps aux employés, on reste toujours dans le système Sacrifice -> Récompense.
Je sacrifie 4 jours, pour un salaire et un week end de 3 jours. Evidemment c’est plus motivant que sacrifier 5 jours pour un salaire seulement. Que propose-je ? Lorsque c’est possible, non pas « d’offrir » 1 jour de travail, mais de supprimer les contraintes horaires. Par exemple, une entreprise a besoin d’une personne gérant le paiement des fournisseurs en temps et en heures, alors que cela soit le cas, et c’est tout ! 35h, 39h, semaine de 5 jours, semaine de 4 jours, peu importe ! Si le travail demandé est réalisé, alors tout le monde est satisfait. Pourquoi est-ce impossible ? Il y aurait beaucoup d’abus c’est certain (de la part de l’employeur comme du salarié). Et ce n’est pas possible pour tous les métiers, cela créerait trop de jalousie. Certains métiers nécessitent une présence physique selon des contraintes dans le temps. Secrétaire, hôte de caisse, vigil, etc … Débat à continuer.
3 L’intelligence artificielle remplacera tous les métiers pénibles d’ici quelques années. Pourquoi je n’y crois pas ? Premièrement, si c’était réalisable les employeurs l’auraient déjà fait pour diminuer les dépenses salariales (ça c’est de l’argumentation). Plus sérieusement, la présence humaine est une qualité plus qu’une charge ! Si l’on ne voit pas que des caisses automatiques dans les supermarchés, ce n’est pas parce qu’on ne sait pas faire une machine qui sait faire, mais bien parce que la présence d’un/une hôte de caisse est plus agréable pour gérer les problèmes (carte refusée etc) que faire face à une interface graphique !
Deuxièmement, des questions relevant de la morale et de l’éthique sont à répondre avant de pouvoir envisager un tel scénario. Par exemple, supposons remplacer les chauffeur(e) de bus/train/métro par des machines, qui est le responsables lorsqu’un accident est commis ? Qui la famille du piéton qui s’est fait faucher par le bus (car erreur de reconnaissance du passage piéton), doit elle blâmer pour avoir perdu l’un des siens. Probablement des questions morales qui n’ont pas d’autres réponses que : un agent humain est nécessaire pour cette tâche (on en revient au monde actuel).
Ensuite je ne suis pas sûr que tous les métiers pénibles qui seraient remplaçable par une machine, ait un nouveau métier plus agréable, en transition. C’est triste à dire, mais beaucoup de tâches pénibles pourvoient des métiers, et sommes-nous capables de donner une activité à toutes les personnes qui perdraient leur emploi ? Je n’en suis pas convaincu non plus.
Cela étant dit, les points sur lesquels nous sommes en accord (finalement :-D) :
Je suis absolument d’accord avec cette motivation 3.0 (je lierai au plus vite le livre de Daniel Pink) que tu mentionnes. Là dessus je te rejoins complètement. Mais finalement, la règle des 10k heures de M. Gladwell, n’est ce pas là une conséquence de cette motivation 3.0. En effet, jamais je ne pourrais faire 10k heures (à moins d’être obligé, cf travail alimentaire) sur quelque chose que ne me plait pas ! En supposant même que je les fasse (cf manger et boire, besoin primaire), je resterais nul dans le domaine, ou peut être moyen soyons optimiste (cf la retraite).
En effet, tel est là, la meilleure des motivations, qui se trouve très généralement lorsque l’on s’ennuie ! Et oui, d’où le besoin nécessaire pour les enfants de se plaindre, et de devoir chercher par eux-mêmes les activités qui leur plaisent (plutôt que le smartphone !!!), est une étape primordiale dans leur construction et dans l’affirmation de leur identité, leur confiance en soi.
Je terminerai donc par cela, en cette période de confinement, ennuyez vous ! Cela peut changer votre vie 😉
Encore merci 😊
Je ressors mon cahier de citations pour l’occasion, « Si on a le sentiment de travailler, il est préférable de changer de métier » (A.Jacquard, Mon utopie)
Très peu de personnes font la différence entre un travail et un métier.
Pour rebondir sur les commentaires précédents, ce sont des « travail » qui vont disparaître, pas des métiers; prenons les exemples cités: encaisser à une barrière de péage ou un magasin = travail, pourquoi, parce qu’il n’y a aucune place pour la réflexion ou l’innovation et une machine fait tout aussi bien le même travail. Je suis bien d’accord pour dire que cela enlève toutes les relations humaines (si on estime Bonjour Au revoir comme telles) , mais un magasin est-il vraiment le lieu pour avoir des relations humaines sincères ? Non ! Je détestes ces Grandes Surfaces de Distribution qui font de nous (je m’y inclus) des pousseurs de caddie.
Tous les employés de grande surface ont un travail, pas un métier. Un métier c’est : boulanger, pâtissier, charcutier, boucher, maraîcher, pécheur, éleveur…etc. Nous n’avons pas besoin des grands magasins pour vivre, et pourtant ce confinement nous a poussé à nous y ruer par instinct de survie. Notre gouvernement a même fermé temporairement nos petits marchés de producteurs locaux en plein air pour laisser plus de place aux Auchan, Carrefour et autres ( merde, je m’égare )
Pour ce qui concerne les Bâtisseurs, et bien ce sont des Métiers, même si ils sont parfois pénibles physiquement; alors à moins que nos gouverneurs ne décident de reconstruire des immenses HLM à coup d’imprimantes, je ne penses pas que ces métiers vont disparaître. La difficulté à y recruter du personnel qualifié en est la preuve: un chaudronnier, un plâtrier,un menuisier… etc…devra user de son intelligence et de son expérience pour réfléchir et trouver des solutions adaptées à son chantier et une imprimante ne l’y aidera en rien.
De la même façon, l’application SP training ne remplacera jamais l’intelligence et l’expérience de Rudy.
Le problème c’est que plus personne ne veut réfléchir, mais plutôt faire 35h et avoir du temps pour des apéros !(merde, je m’égare encore)
Je m’arrête ici, je crois que je pourrais écrire un pavé en dérivant peu à peu du sujet de l’article. Bien sur je force un peu le trait et je caricature, mais n’est ce pas le but ici pour bousculer notre façon de penser ? 😉
Je termine sur le sujet de l’article: « Nous avons le plus de chance de trouver du plaisir dans ce à quoi nous excellons, et d’exceller à ce qui nous procure du plaisir » (Paul Dolan, La vie parfaite n’existe pas)
Voici un sujet qui me tient à coeur et me parle tout particulièrement.
J’aurais tant à dire mais je me contenterai de citer un livre sorti il y a presque 25 ans et qui mit des mots sur quelque chose que je ressentais au plus profond de moi : « Le travail, une valeur en voie de disparition » de Dominique Méda.
Il y a également un entretien sur Thinkerview avec Bernard Friot à propos du revenu universel : https://youtu.be/zrS-OkFTLkc