VOICI COMMENT CA VA SE PASSER

La semaine dernière, alors que je venais de finir d’enregistrer mon Podcast, Mourad, mon élève, présent à la Villa SuperPhysique pour quelques jours me dit que souvent, quand je partageais mes réflexions, il se faisait les mêmes quelques jours auparavant.

Nous discutâmes alors de cette drôle de synchronisation des pensées, des sujets sur lesquels nous réfléchissons car ce n’est pas la première fois que je remarque cette sorte de synchronicité.

Souvent, alors que je viens de finir de vider mon sac sur un sujet, un ou plusieurs de mes amis me parlent du même sujet et aboutissent aux mêmes conclusions, ce qui est assez « drôle » si on réfléchit bien, comme si tout était dans l’air.

C’est pourquoi cette semaine, j’aimerais vous partager une histoire.

Je ne la connaissais pas et c’est Mourad qui me l’a fait découvrir. J’imagine que certains d’entre-vous en sont au même « niveau » dans leurs vies ou vont y arriver sous peu.

Je trouve qu’elle illustre bien les différentes étapes par lesquelles nous devons / passons tous au fur et à mesure de la vie.

Cette histoire se nomme « Les trois portes de la sagesse ». Je la reprends du site Metafora pour plus de clarté.

« Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l’envoya auprès d’un Vieux Sage.

– Éclaire-moi sur le Chemin de la Vie, demanda le Prince.

– Mes paroles s’évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras trois portes. Lis les préceptes inscrits sur chacune d’elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t’en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t’en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton coeur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi.

Le Vieux Sage disparut et le Prince s’engagea sur le Chemin de la Vie. Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire:

“Change le Monde.”

C’était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d’autres ne me conviennent pas.

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l’apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses, mais beaucoup d’autres lui résistèrent.

Bien des années passèrent. Un jour, il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda:

– Qu’as-tu appris sur le chemin ?

– J’ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m’échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n’en dépend pas.

– C’est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise. Et il disparut.

Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire:

“Change les Autres.”

C’était bien là mon intention, pensa-t-il . Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d’amertume et de frustration.

Et il s’insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.

Un jour, alors qu’il méditait sur l’inutilité de ses tentatives de vouloir changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda:

– Qu’as-tu appris sur le chemin ?

– J’ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n’en sont que le révélateur ou l’occasion. C’est en moi que prennent racine toutes ces choses.

– Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu’ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Sois reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t’enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir.

Et le Vieil Homme disparut. Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots

”Change-toi toi-même.”

Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c’est bien ce qui me reste à faire, se dit-il. Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.

Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda:

– Qu’as-tu appris sur le chemin ?

– J’ai appris, répondit le Prince, qu’il y a en nous des choses qu’on peut améliorer, d’autres qui nous résistent et qu’on n’arrive pas à briser.

– C’est bien, dit le Sage.

– Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de me battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J’ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise.

– C’est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d’aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru. Et il disparut.

Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la troisième porte et s’aperçut qu’elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait:

“Accepte-toi toi-même.”

Le Prince s’étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu’il avait franchi la porte la première fois, dans l’autre sens.
– Quand on combat, on devient aveugle se dit-il.

Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu’il avait rejeté et combattu en lui: ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s’aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.

Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda:

– Qu’as-tu appris sur le chemin ?

– J’ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c’est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J’ai appris à m’accepter moi-même, totalement, inconditionnellement.

– C’est bien, dit le Vieil Homme, c’est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte.

À peine arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut:

“Accepte les Autres.”

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu’il avait côtoyées dans sa vie. Celles qu’il avait aimées et celles qu’il avait détestées. Celles qu’il avait soutenues et celles qu’il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l’avait tellement gêné et contre quoi il s’était battu.

Il rencontra à nouveau le Vieux Sage.

– Qu’as-tu appris sur le chemin ? demanda ce dernier.

– J’ai appris, répondit le Prince, qu’en étant en accord avec moi-même, je n’avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d’eux. J’ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement.

– C’est bien, dit le Vieux Sage. C’est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte. Arrivé de l’autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut:

“Accepte le Monde.“

Curieux, se dit-il, que je n’aie pas vu cette inscription la première fois.

Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu’il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l’éclat et la beauté de toute chose. Par leur Perfection. C’était pourtant le même monde qu’autrefois. Était-ce le monde qui avait changé ou son regard ?

Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda:

– Qu’as-tu appris sur le chemin ?

– J’ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n’est ni triste ni gai. Il est là, il existe, c’est tout. Ce n’était pas le monde qui me troublait, mais l’idée que je m’en faisais. J’ai appris à l’accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement.

– C’est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde.

Un profond sentiment de Paix, de Sérénité, de Plénitude envahit le Prince. Le Silence l’habita.

– Tu es prêt, maintenant, à franchir le Dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du Silence de la Plénitude à la Plénitude du Silence.

Et le Vieil Homme disparut »

Cette histoire, elle me fait penser à la vie, à ma propre évolution, à ce dont je me rends compte.

J’ai, cette impression, que nous passons tous par ces étapes pour arriver à cette finalité.

Au début de notre existence, nous n’acceptons pas le monde qui nous entoure. Nous sommes en colère, nous ne supportons pas l’injustice.

Nous voulons rétablir l’ordre, être le justifier dont le monde a besoin.

Nous voulons changer le monde et pour cela, nous dépensons notre énergie, toute notre énergie.

Du moins, c’était comme cela pour beaucoup de mes amis lorsque j’étais adolescent et jeune adulte.

Nous étions en contestation contre tout, rebelles, surtout pas dociles.

Nous étions intolérant, tout nous révoltait.

Nous pouvions nous énerver contre tout et rien à la fois. Avoir des sautes d’humeurs violentes pour retourner au calme deux minutes après comme si de rien n’était.

Si quelqu’un se disait naturel en musculation sur un forum au début des années 2000 et qu’il était manifestement dopé, je pouvais lui tomber dessus jusqu’à ce qu’il avoue.

Je ne pouvais supporter ce mensonge, cette hypocrisie. Je me croyais devoir faire la « loi » à l’instar de Judge Dredd.

J’avais la rage et celle-ci était incontrôlable comme je la retrouve parfois chez certains « jeunes » que je côtoie qui n’arrive pas à se canaliser et qui me font penser à moi à leurs âges.

Il fallait que ca explose, que le monde change.

Puis, j’ai compris que le monde ne changerait pas.

Qu’en fait, je me répétais, répétais inlassablement.

Pendant un moment, j’en ai eu marre. Je suis devenu aigri comme certains « vieux » le sont.

J’en avais marre que rien ne change, que les mêmes conneries soient répétées sans arrêt, sans aucune évolution jusqu’à tant que je comprenne que la vie n’était qu’un éternel recommencement.

Ce que j’expliquais il y a 15 ans lors de mon tout premier article sur le sujet de la musculation est toujours d’actualité aujourd’hui pour 99.9% des gens et peut être même devenu trop compliqué puisque c’est de plus en plus la loi du moindre effort de réflexion qui sévit.

Et comme seul l’attrait du « NOUVEAU » attire, il faut bien écrire « nouveau » à chaque article que l’on partage en faisant croire à de l’inédit.

Les chiffres, derrière, vont du simple au centuple en terme de visionnage, de clic rien qu’avec ce mot sans en changer le contenu d’où mon travail de « réécriture » en fin d’année 2019.

Après cela, j’ai essayé de changer les autres, de les « sauver ».

Dès que je voyais quelqu’un qui faisait quelque chose d’incorrect dans mon domaine d’expertise, j’essayais de l’aider, sans qu’il ne soit demandeur.

Alors, je conseillais à tout va puisque le monde n’est pas changeable quoi qu’en dise les citations à la con qu’on peut lire partout.

J’ai essayé d’aider des « moineaux » (Cf ce Leadercast) en vain.

Cela me rendait fou de voir des gens qui voulaient progresser ne pas tout faire correctement, ne pas se donner les moyens de leurs ambitions.

Je ne comprenais pas alors je m’énervais, je ne faisais preuve d’aucune intelligence émotionnelle finissant par aller à l’encontre de mon but.

J’ai fini par comprendre que les autres étaient comme ils étaient et que c’était comme ca.

Que personne ne change fondamentalement après sa vingtaine comme je l’avais partagé dans l’épisode 100 de LeaderCast :

Chacun est comme il est et fait comme il le sent.

On ne peut pas forcer quelqu’un, surtout s’il n’est pas demandeur et même s’il est demandeur, c’est à lui de faire 90% du chemin.

C’est la différence en terme de résultat à terme entre l’application et l’implication.

Je suis, par exemple, bien conscient, des limites des suivis que je propose en musculation via mon site RudyCoia.com pour celui qui désirerait devenir le meilleur des meilleurs à son niveau.

Parce qu’à un moment, appliquer a ses limites, ne suffit plus.

Il faut prendre son envol et faire son propre chemin.

Il y a les bases à respecter au début, quand on débute dans n’importe quelle activité qui vont permettre d’atteindre 80% du niveau que l’on peut espérer (pour imager) et les 20% restants qui ne peuvent être atteint qu’en se prenant en main, en étant impliqué.

Ainsi, on ne change pas les autres, jamais.

Ils sont comme ils sont et nous devons les accepter.

S’ils sont voués à faire quelque chose, ils le feront.

Après, on peut toujours faire le choix de ne pas les accepter mais ne pas accepter nos différences revient finalement à vivre en ermite parce qu’on ne supporte pas autrui, qu’il soit différent alors que cela peut et doit être un « enrichissement »

C’est d’ailleurs pourquoi j’estime que je n’ai pas d’ennemi et que « j’aime » tout le monde.

Ce n’est pas parce que je ne suis pas d’accord avec autrui qu’il est mon ennemi à l’inverse de ce que pensent beaucoup dans la vie.

Ne pas être d’accord, c’est la possibilité de se remettre en question et d’essayer, je dis bien essayer, de comprendre la vision d’autrui.

Personne n’a raison ou n’a fondamentalement tort étant donné que l’on se rend compte à mesure que l’on « accroît » ses connaissances que l’on en sait de moins en moins en dehors des généralités de départ que l’on peut faire et qui ne sont, non plus, pas forcément vraies.

Puis, quand on n’arrive pas à changer les autres, on comprend qu’en fait, comme disait Gandhi, qu’il faut être le changement que l’on veut voir dans le monde.

Qu’il faut faire les choses que soi-même on recommande, parce que cela nous porte, parce que c’est notre vision de la vie.

C’est pourquoi je suis convaincu que l’exemplarité est le meilleur moyen de convaincre.

Qu’il n’y a même aucune autre façon.

Si on n’est pas le reflet de ce que l’on préconise, de son avis, alors on n’a aucune « chance » de changer les autres et encore moins le monde.

A ce moment là, la question n’est, de toute façon, plus de changer autrui mais de changer soi-même.

On se met à se rendre compte que cela n’est pas si facile de changer, qu’on a été bien présomptueux de vouloir changer le monde lorsque l’on se heurte à une sorte de résistance intérieure à notre propre changement.

Nous sommes, comme disait Albert Jacquart, le reflet des liens que nous tissons.

Comme nous avons, au cours de notre vie, tisser des liens et cela de plus en plus au fil des années qui passent, nous sommes un enchevêtrement unique difficile à démêler et surtout à changer.

Nous finissons par dire « Je suis comme ci », « Je suis comme ça » parce que l’on n’arrive pas à changer.

Au début, on peut en arriver à se juger, à se dire que l’on est une mauvaise personne sur un point et une très bonne personne sur un autre.

Mais finalement, nous en arrivons à ne plus nous juger.

Nous sommes tout court.

Les autres sont et le monde est.

Alors nous arrêtons de juger autrui et nous nous concentrons sur ce que nous pouvons faire pour être heureux.

Nous portons moins d’attention au monde qui nous entoure au sens large du terme et partageons avec ceux qui veulent partager.

J’oserais dire que nous finissons par « être amour » mais j’imagine que cela fait trop gnangnan ?

Nos jugements s’effondrent et nous ne sommes plus en compétition avec autrui.

Malgré tout, je pense qu’il reste une étape et un incohérence que j’essaie de résoudre : Celui du contentement vis à vis de soi-même.

Il me semble qu’à partir d’un moment, si on accepte « tout », comment se lever le matin ?

Si l’on ne cherche plus à changer, ne recherche-t-on plus à progresser ?

Alors quel est le but ? Comment ne pas vouloir plus ?

Voici où j’en suis aujourd’hui car je ne saurais, comme j’en parlais hier avec Cindy avec qui je participe ce week end au championnat de France de rameur (ainsi qu’avec Simon et Paul du Club d’Evian), qu’il est difficile de faire sans objectif.

Si nous acceptons tout, alors qu’est ce qui a de l’importance ?

De mon point de vue aujourd’hui, c’est justement le fait de ne pas accepter certaines choses qui fait que nous faisons, que nous essayons de faire plus.

Sinon à quoi bon « vivre » ?

J’exagère peut être mais voici le dilemme.

Peut être qu’à un moment, on atteint cette sagesse parce qu’on n’a plus le choix ? Qu’on ne peut pas faire mieux et que l’on s’y résout ? Mais est-ce alors vraiment la sagesse avec un grand S ?

Peut être aussi que certains l’atteignent par choix. Je suis curieux de savoir si c’est le cas et surtout comment ?

Si l’on croit à la prédétermination comme j’expliquais dans ce LeaderCast, pour de vrai, alors je peux le concevoir, qu’on soit moins dans le combat contre soi-même.

Mais sinon ? Si on n’y croit pas ? Si on croit à des valeurs telles que le mérite, le travail, le choix ?

Je n’ai « malheureusement » ou « heureusement » pas la réponse.

Sait-on jamais, qu’un jour, je comprenne, si j’y suis destiné.

Rudy

PS : Si cet article vous a plu, merci de votre soutien.

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