LE SAVOIR EST UNE UTOPIE

Comme vous le savez, je me targue dans l’introduction des LeaderCast en version audio de vouloir tout remettre en question pour agir en connaissance de cause.

Or, la semaine dernière, nous avons parlé de nos vraies limites en concluant par le fait que personne, absolument personne dans ce monde n’était capable de déterminer avec exactitude de quoi vous étiez capable et que les limites que l’on s’imposait étaient celles qui limitaient ce que nous pouvons ou pourrions accomplir.

Et si maintenant, je vous disais, qu’en fait, nous ne savons absolument rien.

Qu’en fait, tout ce qui nous entoure n’est qu’incertitude complète.

Par exemple, cela fait des centaines d’années que des chercheurs essaient d’établir les raisons de nos existences, notre but ici sur terre, en vain.

Certes, des théories voient le jour mais elles restent des hypothèses, non des explications sures sur lesquelles on pourrait s’appuyer.

Cela est à mettre en perspective avec notre besoin, presque maladie oserais-je dire, d’être rassuré en toute circonstance.

On veut bien faire une activité mais si on est sur du résultat. On veut bien se mettre en couple mais avec des garanties concernant l’avenir. On souhaite beaucoup de choses mais sans qu’il soit possible de garantir quoi que ce soit.

Et au final, que faisons-nous ? Rien !

Parce que l’on croit, à tort, qu’il existe des activités sures, sans risque, garanties.

Alors nous attendons, en vain, après cela.

Nous cherchons les activités dans lesquelles on va s’épanouir à coup sur.

Nous recherchons la personne avec qui faire notre vie pour ne pas avoir à souffrir psychologiquement en cas de rupture.

Nous attendons d’être sur d’être au bon endroit, au bon moment pour nous lancer dans une activité qui nous tient à cœur mais dont la réussite est incertaine.

Je ne sais pas d’où vient ce besoin d’être rassuré en permanence avant de faire mais je crois que cela a un rapport avec la confiance en soi.

Lorsque l’on a toujours été mis en doute, peut être rabaissé régulièrement, que l’on a jamais encore fait quelque chose dont on pourrait être fier par ses propres moyens, que le seul risque que l’on a pris jusqu’à présent, c’est de changer de chaîne sur la télécommande de son téléviseur, je peux comprendre que la prise du moindre « risque » puisse être difficile (mais pas impossible).

Comme nous sommes dans une société de plus en plus confortable, j’ai l’impression que cela devient de plus en plus la norme.

Rappelez-vous quand nous étions enfant le degré d’insouciance qui était le nôtre. Nous ne pensions même pas aux incertitudes.

Je me souviens que je sautais de 4 mètres sans penser un instant à me faire mal, à ce qui pourrait mal se passer.

Peut être et je dis bien peut être, à force de nous embourgeoisé dans un confort que l’on nous a tant vendu et que l’on nous a inconsciemment dit de rechercher, nous devenons de moins en moins apte à gérer l’incertitude qui n’est autre que le risque.

Il y a une série un peu « nulle » à mon goût que je regarde qui s’appelle « The Good Place » (Excellente série à l’inverse pour être bercé avant de dormir et tomber comme une feuille).

L’un des personnes « Chidi » est la caricature même de ce que je souhaite vous transmettre.

Face à l’incertitude de la prise de la bonne décision, il ne sait pas faire de choix à tel point qu’il fini, à sa mort, par aller en enfer car il a rendu la vie de ses amis difficiles.

Entre un chien noir ou blanc, il ne sait pas lequel prendre ; Les deux lui passent sous le nez.

Entre la droite et la gauche, il reste immobile ne sachant pas où celles-ci peuvent le mener.

Il a besoin, et cela est totalement impossible, de tout analyser pour être sur de faire le bon choix.

Comme si, le bon choix existait.

Vous devez intégrer le fait que le bon choix n’existe pas, que choisir, c’est renoncer à des possibilités pour une autre.

Que possiblement, vous ferez le bon choix ou le mauvais choix avec le recul. Il est d’ailleurs, toujours plus facile de faire le bon choix quelques mois plus tard (CQFD).

Comme Néo dans Matrix, vous êtes sans arrêt soumis à un dilemme : Le rouge ou le bleu ?

Prendre un risque et agir, faire, ou ne pas prendre de risque, rester sur son canapé et ne rien faire.

Vivre une vie d’action, peut être pas pour le meilleur (ou le pire) ou vivre une vie contemplative où on s’imagine vivre la vie des autres à travers les réseaux sociaux ce qui est, de plus en plus, à la mode et la normalité.

Je crois, avec un certain recul, qu’il n’est pas possible d’être sur de faire le ou les bons choix.

Qu’il n’est pas possible d’être sur de réussir même si l’on croit fortement et que l’on fait tout du mieux que l’on peut.

Pendant longtemps, j’ai cru que le facteur chance n’existait pas, qu’en fait, il s’agissait d’une histoire d’opportunité.

Puis j’ai eu une discussion fort intéressante avec Pierre, élève de la Formation SuperPhysique et qui commente régulièrement par de très très bonnes réflexions ces articles juste en dessous, sur son existence.

J’étais alors persuadé (de moins en moins avec le temps) qu’il ne s’agissait, en fait, que de faire au mieux, de multiplier les occasions pour être sur de réussir, d’atteindre ses objectifs.

Que si l’on mettait « toutes les chances » de son côté, on était amené à réussir.

Je ne souhaite pas être fataliste ou défaitiste mais la réalité est que le facteur chance existe bel et bien.

Je parlais plus haut du bon moment, du bon endroit qui en fait existent clairement.

Si je n’avais pas commencé la musculation en 2001 et arboré les quelques forums internet qui existaient, je ne me serais pas lancé en 2006 et ne serait pas devenu le premier coach de musculation à proposer du coaching à distance et je n’aurais ensuite pas lancé SuperPhysique en 2009…

Ce qui est sur, à l’inverse, c’est qu’il est impossible de prédire ces bons endroits et ces bons moments (Cf Le LeaderBook).

Ce qui existe également, c’est, par nos actions, la multiplicité des opportunités qui peut déboucher sur quelque chose de concret, sur le succès.

Il est évident que si on ne fait rien, atteindre ses objectifs me paraît impossible à moins d’un coup de chance improbable du genre de tomber sur un ticket de loto gagnant par terre dans la rue.

Mais il n’est pas dit non plus qu’en améliorant ses connaissances au maximum dans un domaine, en étant véritablement un expert dans un sujet précis, en faisant tout ce qu’il faut ou presque que l’on réussisse.

On augmentera ses chances de réussite mais sans certitudes de réussir.

Cela signifie-t-il qu’il est préférable de ne rien faire si l’on n’est pas sur qu’en faisant, on réussisse ?

Je crois tout l’inverse.

Charles-Augustin Sainte-Beuve (écrivain français du 19 ème siècle) disait : » Si vous n’essayez jamais, vous ne réussirez jamais, mais si vous essayez, vous risquez de vous étonner vous-même. »

Cela pourrait décourager certains de partir à la poursuite de leurs rêves, voir d’abandonner carrément ce qu’ils étaient en train de faire.

Mais je leurs dirais qu’ils se trompent.

Parce qu’être en vie est déjà une chance. Vous êtes en quelques sortes le résultat d’une rencontre fortuite qui a donné votre naissance, une incertitude même à la base.

Je crois que la vie est un jeu dont on peut choisir d’être l’acteur ou le spectateur, où l’on peut choisir d’agir ou de ne rien faire, où on peut prendre des risques ou rester assis sur son canapé.

Je crois que nous pouvons tous être le héros dont nous avons besoin.

Mais pour cela, il faut accepter que tout ce qui nous entoure n’est qu’incertitude et finalement pas très important.

Car si nous ne savons véritablement rien, qu’est ce qui importe vraiment ?

Si nous ne savons à quoi nous attendre, si nous n’attendons rien de particulier si ce n’est de nous épanouir par les « risques » que nous prenons, que pourrait-il mal se passer ?

Car si finalement, tout cela n’est qu’un jeu, on gagne, on perd et on recommence.

Nous avons tendance à diaboliser l’échec comme s’il était à éviter, à fuir, qu’on ne pourrait pas s’en relever, qu’on serait marqué au fer rouge à vie quand je crois qu’il est indispensable de le prendre à la légère.

Certes, on nous a appris tout l’inverse, qu’il était à fuir, à en avoir peur à tel point qu’aujourd’hui, de nombreuses personnes laissent défiler leurs vies à cause de cette peur d’échouer.

Mais si finalement, nous ne savons rien et que personne ne sait grand chose, quel risque prenons-nous réellement ?

Il y a certes de très jolies phrases de développement personnel qui nous prennent vraiment pour des cons et que nous apprécions comme celle de Peter Druker qui dit « La seule façon de prévoir l’avenir, c’est de le créer ».

Quand la création de cet avenir est incertain (De nombreuses phrases à la con circulent…).

Mais il y a une chose de « pratiquement » sur malgré tout : C’est que si vous ne faites rien, que si vous ne faites aucun choix, que vous êtes un Chidy, rien ne se passera et vous passerez à côté de votre.

Ne vous méprenez pas, je ne vous dit pas d’essayer de voler en sautant d’un immeuble de 10 étages pour voir si effectivement, comme Peter Petrelli dans le série Heroes, vous allez voler, mais comme souvent, d’y aller progressivement comme nous l’avions vu dans l’article sur la gourmandise.

Agir en connaissance de cause est plus que jamais à remettre en question car tout ce que nous savons, c’est que nous ne savons rien.

Que la pression que nous nous mettons chaque jour, au moment de faire des choix et d’agir n’a pas à exister.

Car rien n’importe vraiment comme tout importe vraiment.

Que la seule solution est de vivre sa vie comme on l’entend.

Par exemple, pour moi, c’est de continuer à écrire des articles très longs sur ce site parce que c’est une partie de moi et que j’en ai besoin. Peu importe ce qu’ils soient beaucoup lus ou pas car cela m’épanouit de vous partager cela. L’important n’est pas la réussite de ce projet, pas le gain mais le plaisir que j’y prends.

Tant pis même si pour certains, c’est trop long. Ce n’est pas mon problème et ça n’a pas à être dramatisé ou à être changé pour plaire car nous sommes nos propres juges, souvent bien plus exigeant envers nous-même que ceux qui nous entourent.

J’ose espérer que cela vous permettra de relativiser sur vos « problèmes » actuels (J’y reviendrais dans un prochain LeaderCast).

En attendant, je me permets de conclure avec une citation du livre de Bernard Tapis « Gagner » qui date de 1986 et qui est toujours aussi vraie :

« La récompense, ce n’est pas l’argent : C’est le plaisir, le jeu, la liberté, la mobilité, la faculté de créer.

Perdre dans notre société, ce n’est plus mourir de faim. C’est d’une certaine façon ne pas avoir le droit de bouger, d’être assigné à résidence : Métro, Boulot, Dodo…

Ce qui veut dire aussi que beaucoup ont perdu. Quels sont ceux qui aujourd’hui ont la liberté de bouger ?

Gagner, vivre, c’est bouger. Or, ce n’est pas simplement une question d’argent. C’est une question de « pêche » et ca se joue ici et maintenant.

La liberté, le plaisir de vivre, de faire, de jouer, c’est toujours tout de suite et jamais demain. L’avenir se conjugue au présent.

Tout autant que vous êtes, dès aujourd’hui, faites du sport, de la musique, animez des groupes organisés, présidez des associations, donnez vie à vos fantasmes !

Ceux d’entre vous qui sont actifs aujourd’hui gagneront demain.

On ne vit pas par procuration. La seule leçon, s’il en existe, c’est que tout est possible mais uniquement, si vous le voulez. »

Rudy

Ps : Si vous souhaitez soutenir LeaderCast, regardez ceci.

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